Cette Conférence est organisée cinq ans après la première (Conférence sur le dépistage et le traitement de l'hépatite C, 1997), « compte tenu des progrès thérapeutiques très importants qui ont été récemment réalisés », explique au « Quotidien » le Pr Daniel Dhumeaux (chef de service d'hépatologie et de gastro-entérologie, hôpital Henri-Mondor et président du Comité d'organisation de la conférence). Les progrès ont commencé avec l'utilisation de l'interféron (1986), qui donnait 10-15 % de guérisons. Ce chiffre est maintenant supérieur à 50 % avec l'interféron pégylé associé à la ribavirine. Mais les réponses dépendent du génotype du VHC. Pour les génotypes 1 ou 4, elles sont de l'ordre de 40 % ; pour les génotypes 2 ou 3, elles passent à 75-80 %.
« Il est maintenant nécessaire (et c'est la tâche du jury) de faire le point sur un certain nombre de questions », explique le Pr Dhumeaux :
- Quels sont les examens à faire avant d'engager un traitement ?
- Quel est le traitement optimal à appliquer chez les différents types de malades ? Le traitement des malades qui n'ont qu'une hépatite discrète est notamment à préciser. Que faire chez les patients à transaminases normales ? « Plus les traitements seront efficaces, mieux ils seront tolérés, plus on s'orientera vers leur prescription, alors même que l'hépatite sera peu sévère », indique le Pr Dhumeaux.
- Quelle est la place de la biopsie ? Elle est aujourd'hui considérée comme indispensable. Sera-t-il possible de traiter les patients sans biopsie préalable, sachant que ce geste représente un frein au traitement pour nombre d'entre eux ?
Par ailleurs, sachant qu'environ 500 000 à 600 000 personnes sont infectées en France et que seules 300 000 ont été dépistées, un nouveau programme de lutte contre l'hépatite C va être lancé, dont Bernard Kouchner parlera à l'issue de la conférence. Le dépistage prend un grand intérêt dès lors que les traitements deviennent plus efficaces.
Un groupe de douze médecins a travaillé sur la bibliographie. Le jury (fait de personnes non directement impliquées dans l'hépatite C (selon les règles de l'ANAES) va entendre pendant les deux jours de la conférence les 24 experts qui vont exposer leurs sujets. Il se retirera à huis clos les deux jours suivants pour rédiger ses recommandations.
La conférence a pu être organisée dans sa totalité à l'aide de fonds institutionnels (ministère ANAES, INSERM, ANRS et INVS), que le Pr Dhumeaux remercie de leur soutien.
(1) Les 27 et 28 février 2002, maison de la Chimie, 28 bis, rue Saint-Dominique, 75007 Paris. Les recommandations du jury de la conférence seront rendues publiques le 21 mars.
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