« Couple de stars », de Joe Roth

Une comédie sans éclat

Publié le 30/10/2001
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Julia Roberts, on l'aime, et si elle ne joue pas que dans des chefs d'œuvre, loin de là, ses films ont toujours du charme ou de l'énergie à revendre. Billy Crystal est un amuseur patenté, qui nous a tant fait rire avec « Quand Harry rencontre Sally » ; il a écrit le scénario de « Couple de stars » avec Peter Tolan, en est le co-producteur et s'est donné le rôle du tireur de ficelles, dépassé comme il se doit par la situation qu'il a créée. Catherine Zeta-Jones a la silhouette toujours aussi séductrice et John Cusak le sourire toujours aussi attendrissant. Il y a aussi Christopher Walken en cinéaste allumé, Hank Hazaria en amant rastaquouère et Stanley Tucci en producteur hystérique.

L'histoire est hollywoodienne, à l'ancienne, à la recherche de la recette perdue des comédies charmantes des années trente et quarante. Un peu en perte de vitesse, deux acteurs vedettes en voie de divorce doivent faire semblant de se réconcilier pour promouvoir leur dernier film commun. Comment empêcher les journalistes de découvrir que maintenant ils se haïssent et ont d'autres amours ? C'est à peu près toute l'histoire d'un film dont la majeure partie se passe dans un hôtel de luxe quelque part dans le désert, avec portes qui claquent, quiproquos et scènes de vaudeville en série.
La mauvaise idée de « Couple de stars » (l'une des mauvaises idées, devrait-on dire) est d'avoir prétendu faire de Julia Roberts une sorte de Cendrillon grosse et mal fagotée qui est le souffre-douleur de sa sœur bien plus belle et sûre d'elle, l'une des stars du titre. On n'y croit pas une seconde. On ne croit pas à grand chose d'ailleurs, et surtout pas à la pseudo critique des manières hollywoodiennes.
Cela n'empêchera pas, si l'on est de bonne humeur, de rire souvent, d'apprécier la grâce de Julia Roberts, l'énergie de Catherine Zeta-Jones, le sourire de John Cusack et les airs ahuris de Billy Crystal. Des acteurs en toute liberté car, hélas, on cherche en vain des idées de mise en scène. Pour un film sur la Mecque du cinéma, c'est vraiment un très vilain défaut.

CARTON Rene

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7000