IL Y A QUELQUES MOIS, Jorge Lavelli avait mis en scène « Himmelweg » (Chemin du ciel) de Juan Mayorca, né en 1965, universitaire et auteur d’une trentaine de pièces de théâtre, très célébré dans son pays. Le sujet de « Himmelweg » concernait l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Une histoire d’atroce mise en scène et d’aveuglement. Avec « Le Garçon du dernier rang », on est du côté du plus intime : l’école et la famille. Mais il est ici question de manipulation… on n’est pas si loin de la pièce grâce à laquelle on a découvert cet auteur étonnant.
Le garçon du titre a 17 ans. Claude (Sylvain Levitte) vient d’une famille décomposée. Il est très intéressé par la famille de son camarade Rapha (Pierric Plathier), par son père, Rapha père (Christophe Kourotchkine), sa mère Esther (Nathalie Lacroix). Il s’introduit dans leur maison pour donner des cours de maths à son ami, passionné de philo et très sportif, comme le souhaite son père. De l’autre côté, son professeur de littérature, Germain (Pierre-Alain Chapuis) et sa femme, Jeanna, folle d’art contemporain (Isabel Karajan) ; elle observe, circonspecte.
Jorge Lavelli et Dominique Poulange ont traduit le texte. La mise en scène est très chorégraphiée, dans un espace libre, avec très peu d’éléments. Un jeu mental. C’est vif, fluide malgré des ruptures narratives très intéressantes. C’est écrit avec une liberté que respecte magnifiquement Lavelli. Ses interprètes sont remarquables : Nathalie Lacroix très fine et sensible, Christophe Kourotchkine, dans le mouvement, partageant la force athlétique avec son fiston, est très bien comme Pierric Plathier, très juste et précis. Isabel Karajan, que l’on est très heureux de retrouver sur un plateau de théâtre en France, donne à son personnage l’autorité qui convient. Elle est drôle, subtile ! Son mari, Germain, est incarné par l’excellent Pierre-Alain Chapuis que l’on a déjà comparé à Michel Aumont. Il a une densité et quelque chose de friable qui appartient au personnage… Enfin, dans le parcours du trublion ambigu, le très jeune Sylvain Levitte impose un talent sûr, une maturité qui force l’admiration.
Bref, précipitez-vous à la Cartoucherie !
Théâtre de la Tempête à la Cartoucherie de Vincennes, du mardi au samedi à 20 h 30, sauf jeudi à 19 h 30, dimanche à 16 heures Durée : 2 heures Jusqu’au 12 avril. (01.43.28.36.36). Texte publié par Les Solitaires intempestifs (11 euros).
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