C’EST UNE COMÉDIE à l’italienne comme celles que l’on a vues au cinéma dans les années 1960. La pièce date d’ailleurs de 1964, elle a été portée à l’écran en 1967 par Luciano Salce, avec notamment Monica Vitti et Giorgio Albertazzi. En France, on l’avait déjà applaudie dans une adaptation de Loleh Bellon, sous le titre de « Adriana Monti », avec Nathalie Baye et Patrick Chesnais. C’était en 1987, dans une mise en scène de Maurice Bénichou.
Aujourd’hui, dans une traduction nouvelle à six mains, on retrouve avec bonheur les personnages savoureux et touchants imaginés par le grand écrivain que fut (1916-1991) Natalia Ginzburg. Il y a là un charme, une histoire simple et jolie. Elle, Giuliana, vient de la campagne, d’un milieu pauvre. Elle a rêvé être danseuse, mais ne sait pas grand-chose. Lui, Pietro, d’une famille citadine, catholique, très rigide, est avocat. Ils se sont mariés sur un coup de tête. Ils s’aiment, pas de doute. Mais elle s’inquiète. Elle ouvre son cur à la petite bonne, son double en quelque sorte, en version heureuse. Et voici que la mère de Pietro vient déjeuner, escortée de sa fille célibataire.
C’est tout. Et c’est un tourbillon délicieux. Les femmes de Natalia Ginzburg sont d’impénitentes bavardes, des moulins à paroles. Giuliana, la belle et sensuelle Valeria Bruni-Tedeschi, est un personnage très touchant. Sa complice, mutine, ravissante, craquante, Vittoria, la petite bonne qui fait le ménage à la va vite, juchée sur de hauts talons, doit beaucoup à l’alacrité de Marie Vialle, interprète remarquable. La mère, acide, est incarnée avec humour par Édith Scob et la sur est composée avec esprit par Armelle Bérengier. Stéphane Freiss, très fin, impose avec subtilité le patient Pietro. Il donne une densité douce au personnage, c’est très beau.
Bref, une très jolie soirée, qui passe vite et divertit, fait rire, tout en étant très émouvante.
Théâtre de la Madeleine, à 21 heures du mardi au samedi, en matinée le samedi à 18 h 30 et le dimanche à 15 heures (01.42.65.07.09). Durée : 1 h 35 sans entracte. Le texte est publié avec le programme, très bien documenté.
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