La cohorte DESIR (Devenir des Spondylarthropathies Indifférenciées récentes) s’intéresse à une pathologie dont les contours restent flous et le diagnostic difficile à poser durant les premières phases d’évolution. « La douleur n’est pas prédictive » a précisé le Pr Maxime Dougados (Hôpital Cochin, Paris). A partir de plus d’une vingtaine de centres répartis sur la France entière, la cohorte se propose de suivre de manière longitudinale 708 patients âgés de 18 à 50 ans, souffrant de rachialgies inflammatoires depuis moins de trois ans et qui étaient susceptibles selon l’avis du rhumatologue d’être en relation avec une spondylarthrite. Elle rassemble des données cliniques, biologiques et radiologiques qui permettent notamment d’établir des croisements et générer des hypothèses physiopathologiques. En Europe, la cohorte ESPOIR sur les synovites récentes a servi de modèle à la cohorte DESIR. La méthodologie, la qualité et la pérennité des informations ont été particulièrement soignées pour pouvoir être utilisées par les chercheurs internationaux. « Nous avons une assurance de la pérennité pendant 30 ans » a souligné le Pr Dougados.
Un projet fédérateur
DESIR offre déjà une réalité avec des résultats intéressants qui sont exposés dans les grands congrès internationaux de rhumatologie. Elle servira aussi à d’autres équipes de recherche. D’après les premières analyses, la spondylarthrite que l’on supposait majoritairement masculine ne touche que 46 % d’hommes, La positivité du gène B27 n’est présente que dans 58 % des cas de spondylarthropathies.« Elles n’ont pas le même phénotype que dans les essais cliniques » remarque le spécialiste. Les fumeurs ont une présentation clinique plus sévère et plus invalidante. La cohorte DESIR est un programme hospitalier de recherche clinique hors appel d’offres. Elle a pu être réalisée grâce à un contrat tripartite entre les laboratoires Pfizer, l’assistance publique hôpitaux de Paris et la Société Française de Rhumatologie.
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