PHILIPPE DOUSTE-BLAZY et Xavier Bertrand viennent de présenter les nouvelles fonctionnalités de la carte Vitale 2, qui n'arrivera chez les assurés sociaux qu'au fur et à mesure du renouvellement de leur carte, « entre la mi-2006 et le début de 2008 ». Dans les locaux parisiens de la Sagem (choisie après appel d'offres pour développer le « masque » ou système d'exploitation de Vitale 2), le ministre de la Santé et son secrétaire d'Etat à l'Assurance-maladie ont expliqué que la future carte, individuelle et valable cinq ans, sera dotée d'une puce plus performante puisque ses données seront cryptées et que sa mémoire sera huit fois plus importante que celle de Vitale 1 (32 kilooctets au lieu de 4).
La carte Vitale 2 aura vocation à « améliorer la qualité des soins », a indiqué Philippe Douste-Blazy, puisqu'elle contiendra des données d'urgences si son détenteur est inanimé (coordonnées du médecin traitant ou de la personne à contacter, éventuellement les allergies et traitements en cours). Surtout, Vitale 2 servira de « clé d'accès au dossier médical personnel » dans les cabinets médicaux.
Le ministre a souligné en outre que Vitale 2 « doit devenir une véritable carte d'identité de santé », censée aider l'assurance-maladie à lutter contre les fraudes. La réforme en cours (amendement Bur) a prévu en effet d'apposer une photo sur la carte et dans la puce afin d'identifier son titulaire. Quant à savoir si Vitale 2 intégrera des données biométriques, comme les empreintes digitales, rien n'est encore tranché : « Il y a discussion, tout cela se fera avec la Cnil [Commission nationale informatique et libertés, ndlr] et par expérimentation », selon Philippe Douste-Blazy.
Une addition de 200 millions.
Le surcoût de la photo sur la future carte Vitale 2 est évalué en tout cas à « 35-40 millions d'euros ». Hormis la photo, la carte (dont la fabrication en série fera l'objet d'un autre appel d'offres en 2005) devrait avoir un coût de revient (frais d'envoi inclus) d'environ « 3,3 euros au maximum » par unité contre « 2,9 euros » actuellement pour Vitale 1, a précisé le directeur de la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam). Daniel Lenoir estime à environ « 200 millions d'euros » (dont « 35 millions de surcoût technologique ») le coût total de Vitale 2 après « renouvellement total du stock ».
Avant même la diffusion de Vitale 2, la Cnam « a déjà engagé la lutte contre les fraudes » à la carte Vitale, grâce aux nouvelles listes d'opposition qui permettent depuis le 1er juillet la confiscation progressive en pharmacie des « 250 000 cartes volées ou perdues utilisées frauduleusement » (sur un total de 10 millions de cartes en surnombre) mentionnées par le rapport Mercereau. Par ailleurs, dès le mois de septembre, la carte Vitale ne sera plus changée après chaque transfert d'une caisse à une autre (consécutif à un déménagement) afin de limiter le nombre de cartes en circulation.
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