« Le tabac est le seul produit de consommation courante qui tue la moitié de ses fidèles consommateurs », annonce le Pr Gérard Dubois (CHU hôpital Nord, Amiens). C'est aussi la première cause de décès évitable dans le monde. Il existe des moyens efficaces de s'en débarrasser et on connaît le gain de vie, de douze minutes, pour chaque cigarette non fumée.
Le sujet est maintenant suffisamment documenté pour permettre d'aligner des chiffres terrifiants. On sait qu'un tiers de la population mondiale de plus de 15 ans fume (surtout dans les pays du tiers-monde). En France, 34,2 % des 18-75 ans déclarent fumer. La prévalence du tabagisme est à son maximum chez les jeunes adultes de 18 à 34 ans, avec un pic (> 50 %) chez les hommes entre 20 et 34 ans. Pas moins de 4 000 composés sont dénombrés dans la fumée de tabac, dont plusieurs centaines sont toxiques et plus d'une trentaine classés comme cancérogènes. L'implication du tabagisme est maintenant établie dans 25 pathologies graves. En bref, le tabac est la cause de 60 000 décès annuels en France et le risque relatif de mortalité totale lié à sa consommation est multiplié par deux (études chez des jumeaux et des médecins anglais).
« Sans amélioration, la pandémie restera incontrôlable », avertit le Pr Dubois, rappelant que l'OMS en a fait une de ses priorités. Les traitements sont bien codifiés : les thérapies cognitives et comportementales, les substituts nicotiniques et, plus récemment, Zyban, ont fait leurs preuves.
L'efficacité de Zyban (bupropion) a été démontrée chez des populations de fumeurs chroniques de plus de 18 ans, en association avec un soutien de la motivation. Citons notamment trois études cliniques randomisées, incluant 2 292 personnes qui ont montré que la posologie de 300 mg/j en deux prises, pendant un traitement de sept à neuf semaines, diminue les symptômes de sevrage, réduit l'impulsion à fumer, et s'accompagne d'un taux d'abstinence significatif et durable. A la fin du traitement, près d'un fumeur sur deux est abstinent.
Le profil de tolérance du bupropion est bien connu, puisque, à ce jour, depuis sa mise sur le marché en 1989 aux Etats-Unis, 28 millions de patients l'ont eu en traitement, dont 8 millions dans l'indication d'aide au sevrage tabagique. L'analyse réalisée par l'AFSSAPS en France, où environ 130 000 patients ont pris Zyban, n'a mis en évidence aucun effet indésirable justifiant une modification des conditions de prescription. L'Agence britannique du médicament a d'ailleurs souligné qu'aucun lien de causalité n'a été établi entre les décès de fumeurs traités, recensés récemment sur Internet, et la prise de Zyban.
Conférence de presse GSK, avec les Prs Bertrand Dautzenberg (hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris), Gérard Dubois (Amiens) et les Drs Brigitte Bons et Marcel Pappo (GSK).
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