A NEW YORK
LE TRAITEMENT de base du cancer du côlon est la résection chirurgicale, qui guérit entre 50 à 60 % des patients présentant un stade III de risque moyen. La chimiothérapie adjuvante (postchirurgicale) basée sur le fluoro-uracil en est l'approche standard en présence d'un stade III.
Des avancées en matière de traitement adjuvant ont été faites récemment. L'un de ces progrès est la capécitabine (Xeloda), une fluoropyrimidine, en prise orale. Ce promédicament produit du fluoro-uracil préférentiellement dans le tissu tumoral.
L'usage du Xeloda dans le traitement du cancer colo-rectal métastasé a été approuvé en 2001. Deux études randomisées le comparant à l'association fluoro-uracil/leucovorine (5-FU/LV) ont en effet montré son équivalence en matière de survie globale et son profil favorable d'effets toxiques.
L'étude X-Act (Xeloda in Adjuvant Colon Cancer Therapy ou X-ACT), qui a comparé Xeloda à l'association 5-FU/LV dans le cadre adjuvant (postchirurgie) est publiée cette semaine dans le « New England Journal of Medicine ».
Cet essai de phase III a été conduit entre 1998 et 2001 dans 164 centres répartis à travers le monde (en France, hôpital Pasteur, à Colmar, et hôpital de la Timone, à Marseille).
Résection complète d'un cancer du côlon.
Près de 2 000 patients ayant subi récemment une résection complète d'un cancer du côlon au stade III ont été tirés au sort pour recevoir un traitement adjuvant pendant 6 mois : soit Xeloda oral (2 500 mg/m2 de surface corporelle par jour, en 2 prises, pendant 14 jours tous les 21 jours), soit l'association 5-FU/LV (par embols IV, pendant 5 jours tous les 28 jours).
Le premier objectif de l'étude était de démontrer que Xeloda est au moins équivalent à l'association 5-FU/LV sur la survie sans maladie. De fait, la survie sans maladie, à 3 ans, des patients sous Xeloda (64,2 %) est au moins équivalente à celle des patients sous 5-FU/LV (60,6 %). Xeloda améliore significativement le taux de survie sans rechute (RR de 0,86 ; IC 95 % : 0,74 à 0,99), avec, de plus, une tendance à une meilleure survie générale.
L'étude confirme la sécurité d'emploi. Les effets toxiques sévères sont significativement réduits avec Xeloda, notamment une diminution des neutropénies. Comme dans les études sur le cancer colo-rectal métastatasé, Xeloda est associé à un risque de syndrome main-pied (érythrodysesthésie sévère) dans 17 % des cas. Les patients peuvent mieux gérer la toxicité en interrompant rapidement le traitement. Xeloda ne requiert, en moyenne, que huit visites à l'hôpital contre trente pour une chimiothérapie standard.
Devrait remplacer la chimiothérapie standard.
« Ces nouvelles données confirment que Xeloda devrait remplacer la chimiothérapie 5-FU/LV standard », commentait récemment le professeur britannique Chris Twelves (Bradford, Royaume-Uni), investigateur en chef de l'étude X-ACT.
Sur la base de l'étude X-ACT, Xeloda a été homologué par la FDA en traitement adjuvant du cancer colo-rectal.
Pour les Drs Allegra (North Potomac) et Sargent (Mayo Clinic, Rochester), auteurs d'un éditorial, « la capécitabine est un excellent choix lorsqu'une monothérapie est souhaitée... La question de savoir si capécitabine devrait remplacer le fluoro-uracil dans les polythérapies adjuvantes, comme dans l'association avec l'oxaliplatine, ne sera pas résolue avant la fin des investigations en cours », notent-ils.
« New England Journal of Medicine », 30 juin 2005, pp. 2696 et 2746.
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