L'Association nationale des industries alimentaires (ANIA) s'est engagée depuis quelques années à promouvoir la sécurité alimentaire auprès des publics les plus vulnérables. En 2002, une campagne auprès des femmes enceintes vise à réduire les risques de toxoplasmose et de listériose dans cette population fragile.
Dans ce contexte, une (nouvelle) brochure a été réalisée en association avec l'IFN (Institut français pour la nutrition) : l'accent est mis sur la prévention de ces deux maladies infectieuses, transmises par les aliments, et ayant des répercussions potentiellement graves pour le futur enfant. Quarante pour cent des femmes enceintes (en Ile-de-France) n'ont jamais été en contact avec le parasite de la toxoplasmose et risquent donc de contracter la maladie. Pour elles, des règles strictes d'hygiène alimentaire sont indispensables.
Quant à la listériose, elle ne concerne que 0,1 ou 0,2 naissance sur 1 000, mais doit néanmoins être scrupuleusement évitée (elle est responsable d'avortements ou d'accouchements prématurés). Outre les mesures alimentaires à suivre, une vigilance particulière doit être observée face à un syndrome pseudogrippal qui peut traduire une listériose et qui nécessite la prescription d'antibiotiques.
Une diffusion large des brochures est mise en place par le biais des médecins qui informent les femmes grâce à des affiches installées dans les salles d'attente.
Un rapport de l'AFSSA sur Listeria
Par ailleurs, l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) a communiqué, au début de l'année, un rapport classant les aliments en trois catégories de risque de développement de Listeria :
- les aliments sûrs dont les caractéristiques ne permettent pas la croissance de Listeria (biscuits secs, produits congelés, confitures, cornichons...) ;
- les aliments « à risque maîtrisé » (laits pasteurisés, conserves industrielles), exempts de Listeria au stade d'achat parce qu'ils sont soumis à des mesures de maîtrise microbiologique appropriées ou parce qu'ils ont subi un traitement listéricide (traitement thermique ou ionisation) ;
- les aliments sensibles (fromages, charcuteries, mayonnaise) qui, s'ils sont contaminés à un quelconque niveau de la chaîne alimentaire, et s'ils ne sont pas conservés dans de bonnes conditions, peuvent présenter un niveau de contamination supérieur au seuil défini comme représentant un risque pour le consommateur.
La réglementation française précise, pour les fromages, les laitages et les charcuteries, que le taux de Listeria doit être nul lors de la production et qu'il doit être inférieur à 100 germes par gramme à la distribution. Mais le rapport de l'AFSSA indique que l'on ne peut exclure, pour certaines populations à risque, que des contaminations plus faibles puissent déclencher une listériose.
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