Une directive européenne (qui reste à traduire dans le droit français) devrait obliger prochainement les laboratoires pharmaceutiques à faire figurer en bonne place sur chaque boîte de médicament le nom en DCI (dénomination commune internationale) du ou des principes actifs qui le composent*. Un collectif Europe et Médicament, composé de la revue « Prescrire », de la Mutualité française (Fnmf) et de l'Union fédérale des consommateurs UFC-Que choisir, lance une campagne intitulée « DCI, le vrai nom du médicament ».
Pour les promoteurs de la campagne, « utiliser la DCI, c'est aider à ramener chaque médicament à sa juste valeur thérapeutique en s'affranchissant de toute influence promotionnelle ; c'est aider les médecins et pharmaciens à prévenir les effets indésirables des médicaments et les interactions médicamenteuses ; et, pour les consommateurs, c'est aider à éviter les surdosages en prenant plusieurs fois le même médicament sous des noms commerciaux différents ».
A cet effet, les partenaires du collectif Europe et Médicament publieront dans leurs journaux et sur leurs sites respectifs des fiches pratiques illustrant les avantages de la DCI. « Mais, préviennent les promoteurs de la campagne, si on veut mettre en place un nouveau langage, parlé tout à la fois par les soignants et par les patients, ce langage doit être également celui qui est utilisé pour la rédaction de l'ordonnance ». Ils appellent donc de leurs vœux l'élaboration de logiciels d'aide à la prescription qui n'utilisent que la DCI, et pas le nom commercial. Selon eux, 1 700 principes actifs se déclinent en pas moins de 8 000 noms de marques, source de confusion et de surdosage pour les patients.
D'après une enquête de la Mutualité française parue en 2004, les médecins français rédigent moins de 7 % de leurs prescriptions en DCI, alors même que l'accord de juin 2002 qui revalorisait le C à 20 euros prévoyait en contrepartie un engagement des médecins à réaliser 25 % de leurs prescriptions de médicaments en dénomination commune.
(*) Actuellement, cette obligation se limite aux médicaments ne contenant qu'un seul principe actif.
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