En 2002, l'Etablissement français du sang (EFS) avait réalisé une enquête sur « l'opinion des Français sur le don de sang ». Il en ressortait que huit Français sur dix accepteraient de donner leur sang si on le leur demandait. D'une manière générale, l'opinion est très positive concernant cette forme de générosité, précise l'EFS, « tant au regard de la sécurité transfusionnelle que pour les conditions d'accueil lors des collectes ».
Quatre ans plus tard, l'EFS a demandé au Cerphi (Centre d'étude et de recherche sur la philanthropie) de mener une autre enquête auprès des Français, qui porte, cette fois-ci, sur les trois formes de dons - sang total, plaquettes et plasma, en abordant de nouveau la notion d'intention de donner ou pas.
Presque tout le monde sait.
Rares sont ceux qui ignorent aujourd'hui que l'on peut donner son sang. Quatre-vingt-dix-huit pour cent des personnes interrogées (sondage réalisé par téléphone les 21 et 22 avril dernier auprès d'un échantillon de 946 personnes de plus de dix-huit ans, « représentatif de la population française ») connaissent le don de sang. En revanche, 79 % « seulement » savent que l'on peut donner ses plaquettes : un peu plus d'une femme sur six et près d'un homme sur trois ignorent cette forme de don. De la même façon, 61 % des Français connaissent le don de plasma, ne serait-ce que de nom, avec un léger avantage en faveur des hommes (62 % d'entre eux contre 60 % des femmes interrogées).
Les enquêteurs se sont également penchés sur le « vivier des donneurs ». Chaque année, 4 % des Français en âge de donner leur sang passent à l'acte. Soixante-quatre pour cent des hommes interrogés répondent avoir déjà donné leur sang, contre 49 % des femmes. Cette grande différence s'expliquerait, notamment, par des pratiques antérieures liées au service national mais aussi par le plus grand nombre de causes d'ajournement chez les femmes (peser plus de cinquante kilos, ne pas être enceinte ni avoir accouché dans les six derniers mois...).
Enfin, on compterait chaque année une proportion de donneurs de plaquettes variant entre deux et trois personnes sur mille, selon la tranche d'âge. Mais là, « le sujet mérite d'être approfondi », notent les auteurs de l'étude.
Pour finir, ont été recensées les intentions de donner son sang : 23 % des personnes interrogées disent qu'elles envisagent « de donner certainement leur sang dans les six prochains mois » et 35 % de ceux qui ont déjà donné envisagent de redonner dans cette même période.
Etat de santé : principal frein des donneurs.
L'état de santé des donneurs potentiels est le premier frein au don. Viennent ensuite la crainte de la piqûre, le manque de temps, puis la sécurité. Un non-donneur sur dix ne sait pas trop pourquoi il ne donne pas. « Il n'est donc pas impossible de le convaincre un jour », conclut l'enquête.
Donc plus de 50 % des Français ont donné un jour leur sang mais seulement 4 % d'entre eux le font chaque année. Pour « remercier tous les donneurs pour leur générosité, encourager les donneurs occasionnels à renouveler leur geste et inciter les nouveaux donneurs à venir donner leur sang », l'Etablissement français du sang et la Fédération française pour le don de sang bénévole organisent une campagne nationale d'information. La petite phrase : « Les donneurs sont comme ça ! » commente un dessin où l'on voit un homme (un donneur, assurément), acclamé et soulevé par une foule de mains. Pendant la campagne, qui a commencé vendredi et se déroule jusqu'au 14 juin, des opérations sont menées par les associations, avec de nombreux partenaires. Vendredi, cinq chefs étoilés de la région de Reims ont régalé les donneurs d'une collation postdon cordon bleu. Les « Chevaliers du ciel » ont offert à l'aérodrome de Lyon des baptêmes de l'air aux enfants malades.
Pour connaître les différents sites de don : www.dondusang.net
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