PLUS QU'AILLEURS, les Français ont peur des essais cliniques, selon certains rapports. La méconnaissance des enjeux et des conditions de participation à ces essais explique en partie le ralentissement de la recherche de nouvelles molécules thérapeutiques en France - entre 1998 et 2002, le lancement de nouvelles études a chuté de 18 %.
Fortes de ce constat, Les Entreprises du médicament (Leem) ont fait de l'information du patient une priorité. Elles viennent de lancer une vaste opération de sensibilisation du grand public, en collaboration avec les hôpitaux publics, leurs nouveaux partenaires (le 14 mai, le Leem a élargi aux hôpitaux généraux le partenariat qui le liait aux CHU depuis 2002 et dont le but est de développer la recherche clinique française, « le Quotidien » du 18 mai).
A compter d'aujourd'hui, et pour la première fois en France, deux brochures d'information sur les essais cliniques sont donc disponibles dans les CHU et les hôpitaux généraux. L'une s'adresse aux adultes, l'autre aux parents dont l'enfant va participer à un essai. Le premier tirage s'élève à 400 000 exemplaires. Une partie des brochures sera également distribuée auprès d'associations et de professionnels de santé libéraux.
Réalisés avec l'aide d'associations de malades et de consommateurs, ces documents répondent aux principales questions que peuvent se poser les patients sur le point d'être inclus dans une étude. Pourquoi tester les médicaments ? Quelles sont les garanties médicales, les protections juridiques ? A-t-on accès à un meilleur traitement ? Peut-on refuser de participer à un essai ? Les conditions éthiques et médicales de ces essais, comme le recueil obligatoire du consentement libre et éclairé du patient, ou bien les obligations des médecins investigateurs, y sont expliquées de façon simple.
Le Pr Claude Gaultier, qui coordonne l'un des 21 centres d'investigation clinique français (à l'hôpital pédiatrique Robert-Debré, à Paris), espère que la seconde brochure parviendra à convaincre les parents de l'intérêt pour leur enfant malade de participer à un essai. « Il y a un vide de la recherche clinique en pédiatrie, raconte-t-elle, parce que s'occuper de l'enfant ne rapporte pas financièrement, parce que les maladies infantiles sont rares, souvent émotionnelles, et parce qu'un essai ne se fait qu'avec l'accord des deux parents et de l'enfant. Pourtant, mener des investigations spécifiques et adaptées à l'enfant est essentiel pour tout un tas de raisons - notamment à cause du fait que l'épuration métabolique du médicament est différente de celle observée chez l'adulte. La brochure, je l'espère, aidera les parents à vaincre leurs craintes, et les enfants à limiter leur anxiété. »
Pour le Leem et les CHU, l'objectif de cette campagne est clair. Il s'agit d' « aider le public français à vaincre des réticences ou des a priori qui ne sont pas justifiés par les dispositifs de protection existants ». Avec l'espoir de maintenir la recherche à l'intérieur de nos frontières.
Pour développer la recherche en France
Une campagne d'information sur les essais cliniques
Publié le 07/06/2004
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Article réservé aux abonnés
> DELPHINE CHARDON
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : lequotidiendumedecin.fr: 7555
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature