Vos malades ont lu
Le mensuel « Science et Vie, découverte » qui tient le pari, plutôt réussi, de présenter aux 8-12 ans les avancées de la science de façon simple et ludique, propose ce mois-ci un fabuleux voyage dans le corps. Si l'homme de la Renaissance a utilisé les cadavres pour situer ses os, ses muscles ou ses organes, l'homme moderne a pu explorer le corps vivant. Radiographie, échographie scanner, résonnance magnétique, à quoi ça sert ? Comment ça marche ? Des réponses courtes et des photos qui illustrent ces techniques habillent une représentation plus classique du corps humain : os, muscles et organes, offerte en poster. En un clin d'il, les jeunes lecteurs pourront également découvrir comment fonctionne et comment voit un il de myope, d'hypermétrope ou d'astigmate.
Plus insolite, la boule à mâcher recouverte de caoutchouc, de métal et de tissu, qui peut se transformer, lorsqu'on la mastique en un plat délicieux. En fait, inventé par des chercheurs japonais, la boule est reliée à un ordinateur. Il suffit de taper le nom de l'aliment que l'on veut déguster (biscuit ou purée) pour que l'appareil imite les caractéristiques désirées : dureté de l'aliment, bruit qu'il fait quand on le mâche, et délivre sur les papilles de la langue les substances gustatives qui miment son goût.
La thérapie in virtuo, pour que le virtuel améliore le réel
« Atmosphère », novembre
Des jeux vidéo qui aident à soigner les phobies sociales comme les timidités pathologiques, ce n'est pas un gag. C'est dans le cadre très sérieux d'un projet international de recherche de télémédecine, baptisé Vepsy et financé par l'Union européenne, que le Dr Patrick Légeron, psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne, teste la thérapie in virtuo, volet réservé à la France.
La méthode est fondée sur le même principe que les thérapies comportementales et cognitives (TCC) qui exposent le patient très progressivement à des contacts angoissants afin de lui apprendre à surmonter sa peur. Mais contrairement aux TCC, où le thérapeute a du mal à mettre ses patients en situation réelle autrement que par des jeux de rôle ou en sortant avec eux dans la rue, le patient peut être confronté à un environnement oppressant grâce à un simple casque vidéo 3D, qui lui permet d'interagir, d'avancer, de reculer, d'ouvrir les portes. Dans l'étude pilote que rapporte le magazine « Atmosphère », 4 « mondes » virtuels ont été reconstruits. Bien qu'encore assez imparfaits ils donnent une telle illusion de réalité que les patients se mettent à rougir ou à bégayer. Chaque monde met en scène une situation paniquante : parler en public, parler à des inconnus lors d'un dîner, résister à la pression de vendeuses insistantes, affronter des regards à la terrasse d'un café. Le thérapeute présent apprend alors au patient à se détendre puis à s'exprimer et à raisonner de façon positive et efficace. Après 4 mois et 12 séances individuelles de 45 minutes chaque semaine, deux tiers des 36 patients de l'étude pilote ont eu des résultats satisfaisants. L'objectif futur est que ces mondes virtuels soient accessibles sur Internet et utilisables seul en cas de troubles légers.
La beauté, au pied des arbres
« Santé magazine », novembre
Ecorce, sève ou feuillage, chaque partie de l'arbre renferme des composants aux vertus cosmétologiques variées que recense « Santé magazine ». D'abord l'écorce, qui, explique Jacques Leclère, directeur de la recherche chez Nuxe, « est riche en polyphénols aux propriétés antiradicalaires exceptionnelles, qui protègent l'arbre des parasites, des maladies et du rayonnement solaire ». L'écorce du mimosa tenuiflora, par exemple, reste un remède populaire au Mexique. Les guérisseurs mayas l'utilisaient déjà sur les lésions cutanées au Xe siècle et cela lui valut le nom « d'arbre à peau ». En cosmétologie, elle est utilisée comme régénérant pour stimuler la réparation cellulaire. La sève, riche en sels minéraux, en sucres et en dérivés de flavonoïdes et de polyphénols, est plutôt associée à la vitalité et à la douceur. Le bambou, que les Chinois considèrent comme l'arbre de la longévité et de l'endurance, ou le bouleau, qui aide à « se souvenir que la vie n'est pas faite que de luttes », entrent dans la composition des crèmes qui adoucissent ou ont un effet énergisant. Feuilles et bourgeons, enfin, possèdent leur propre système de défense et sont remplis d'auxines, ces biostimulines qui facilitent la croissance de la plante. Extraits des bourgeons de hêtre, elles réduisent nos rides, les propriétés des bourgeons de peuplier ont un effet bénéfique sur les peaux sensibles.
Dis-nous comment tu souffres...
« Science et Vie », novembre
La douleur, cette expérience subjective, est aussi présente dans toutes les civilisations. Et toutes ont cherché à maîtriser, voire à dépasser, son inéluctable présence. « Science et Vie » rappelle qu'elle revêt une signification très différente selon les croyances et les cultures. « Au point que le vécu douloureux et son expression, depuis les plaintes et les pleurs jusqu'à la résignation ou l'apparente indifférence, sont finalement modelés par l'appartenance à un groupe social et par l'ensemble des valeurs qu'ils véhiculent. » Ainsi, l'adhésion aux valeurs du groupe peut modifier de façon impressionnante le seuil de tolérance à la douleur. Au Sri Lanka, par exemple, un rituel de sacrifice aux dieux de l'ethnie des Mandas consiste à se laisser suspendre à un bras de charrette par des crochets transperçant la peau et les muscles superficiels des membres et du dos. Les initiés le supporte sans broncher. Tout comme les jeunes Iatmul de Papouasie Nouvelle-Guinée acceptent avec flegme certaines pratiques de grattage des plaies qui donne à leur peau l'apparence de celle du crocodile, ancêtre totémique. Dans nos sociétés occidentales, la prégnance de la culture sur le vécu de la douleur est bien moindre, le terreau chrétien de la rédemption semble avoir perdu du terrain. La douleur est toujours ressentie comme un accident ne procédant d'aucune nécessité. Révoltante et injuste, sauf dans des pratiques de tatouages, piercing et autres scarifications qui sont des démarches beaucoup plus individuelles, motivées par un désir d'autonomie.
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