LE TOURISME SPATIAL est-il à la veille de prendre son envol ? La réussite de Mike Melvill le laisse augurer. L'astronaute d'origine sud-africaine, âgé de 62 ans, a effectué un séjour en dehors de l'atmosphère terrestre aussi bref que prometteur. Son engin, SpaceShipOne, fruit des recherches de l'Américain Burt Rutan, connu pour avoir élaboré le programme Voyager dans les années 1980, a été largué à quinze kilomètres d'altitude par un avion porteur biréacteur et s'est arraché à l'attraction terrestre à la vitesse de 3 000 km/h, atteignant son apogée à plus de 100 km de la Planète bleue. Mike Melvill est resté 4 minutes à goûter l'état d'apesanteur, découvrant « une vue incroyable » sur « la courbure de la Terre ».
Aucune dysrégulation physiologique.
Après ce saut de puce qualifié d'historique, le Dr Antonio Guell, chef du service application-valorisation au Cnes (Centre national d'études spatiales), sans cacher sa surprise devant une performance technique qu'il n'attendait pas si tôt, se montre très serein quant aux risques physiologiques pris par les futurs touristes de l'espace. « S'il s'agit de passer seulement quelques minutes en apesanteur, affirme le spécialiste de physiologie de l'espace, aucune restriction particulière ne me paraît devoir être formulée sur le plan médical, car il n'y a pas de dysrégulation à redouter sur une aussi brève expérience. Il en irait tout autrement si le vol devait durer plusieurs jours. »
Une « bonne visite médicale » préalable semble toutefois requise, « du type de celles auxquelles sont soumis les pilotes d'US Air Force 3, la centrifugeuse en moins : bien sûr, il faut une bonne condition cardio-vasculaire et vérifier qu'il n'y a pas de baisses immunologiques qui, en hypergravité seraient susceptibles d'entraîner des réactions asthmatiques ou allergiques ».
La pression subie par l'organisme au décollage, de l'ordre de 3 ou 4 g, est « tout à fait supportable par un organisme sain entre 25 et 65 ans ».
Le candidat ne doit pas être sujet au mal de l'espace, les nausées et vomissements risquant alors de compromettre l'agrément du voyage. Quant au stress psychologique ressenti en quittant l'atmosphère terrestre, le Dr Guell l'estime en toute logique « minime pour quelqu'un qui est suffisamment motivé pour payer un ticket de 100 000 dollars » .
Bref, le candidat-spationaute ne devra être « ni un superman, ni un débile mental », il aura simplement une motivation en adéquation avec le compte en banque.
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