C’est la quatrième enquête annuelle consécutive que vient de livrer l’Ordre des médecins sur la permanence des soins (PDS). «L’enquête 2007, indique l’Ordre en préambule, démontre une nouvelle fois que malgré les difficultés les médecins ont assumé vis-à-vis de la population leur responsabilité professionnelle sur l’ensemble du territoire national.» Voilà pour le satisfecit. Quant à l’état des lieux proprement dit, l’Ordre note tout d’abord que la France (Outre-mer compris) compte aujourd’hui 2 737 secteurs, contre 2 834 en 2006, 3 077 en 2005, 3 238 en 2004 et 3 770 en 2003. La mutualisation de certains secteurs pour la période de nuit profonde ne concernait en janvier 2007 que 22 départements et n’a permis de regrouper que 151 secteurs. Côté tableau de garde, 78 Ordres départementaux assurent recevoir des listes complètes, un chiffre presque stable d’une année sur l’autre, précise l’Ordre. Même chose pour les réquisitions préfectorales : il y en a eu 42 en 2006, soit le même nombre qu’en 2005. L’Ordre note toutefois que «là où les carences du tableau sont les plus criantes, les préfets n’ont pas ou peu réquisitionné et ont laissé en l’état des secteurs ou des tableaux incomplets». Quant au pourcentage de volontaires, l’Ordre l’estime supérieur à 60 % dans 85 % des départements, et parle de «légère embellie» du volontariat.
Au chapitre de la régulation aussi, l’Ordre semble satisfait de constater «une évolution favorable dans tous ses aspects», avec une régulation médicale effective dans 98 départements. Mieux encore, cette régulation couvre tout le département dans 93 % des cas contre 82 % l’année précédente.
Enfin, le Cnom comptabilise, au 1er janvier 2007, 235 Maisons médicales de garde (MMG), couvrant 351 secteurs, insistant cependant sur la «fragilité» de leur financement.
Deux écueils.
L’Ordre note que deux difficultés principales subsistent. La visite de garde à vue tout d’abord, qui «pèse sur le dispositif de PDS». Pour l’Ordre, il est clair que ce type de visite ne relève pas de la permanence des soins. Ensuite, l’Ordre estime que la démographie médicale fragilise le dispositif de la garde, et prévient que «la bonne volonté des médecins ne suffira pas à en pallier les effets».
En conclusion de la présentation de son enquête, le secrétaire général de l’Ordre, le Dr Jacques Lucas, a indiqué qu’il ne croyait pas trop aux aides de toutes sortes destinées à remédier à la crise démographique : «Il est inutile d’espérer des installations de médecins dans les zones désertifiées, car elles sont aussi désertées par les patients. Croire qu’on pourra moissonner en jetant du blé sur des terres brûlées est illusoire.» Le Dr Lucas juge qu’il vaut mieux mettre en place un système de transports des patients dans ces zones désertifiées, et faire porter l’effort sur les zones démographiquement fragiles, «c’est urgent, insiste-t-il, sinon, elles se désertifieront aussi».
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