« Le Secret des poignards volants », de Zhang Yimou

Une beauté intemporelle

Publié le 16/11/2004
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ON A AIMÉ Zhang Yimou pour ses portraits de la Chine, ancienne et moderne, avec la belle Gong Li - « le Sorgho rouge », « Epouses et concubines », « Qiu Ju, une femme chinoise », « Vivre », entre autres. Et puis le cinéaste et son inspiratrice se sont séparés, et Zhang est passé à autre chose. Le wuxia, en particulier, ce genre mêlant épées et chevalerie chinoise. Il y a goûté avec « Hero », il y revient avec « le Secret des poignards volants », dans lequel il reprend les conventions fixées par le maître du genre, King Hu : la bataille dans la forêt de bambous, les combats à l'épée, la lutte pour une cause patriotique. Mais il a voulu aussi et surtout raconter une histoire d'amour.
L'action se déroule en 859, quand des groupes rebelles se dressent contre la tyrannie des Tang. Le plus puissant est la Maison des poignards volants (et les poignards vont voler). Deux capitaines chargés de capturer le chef du mouvement rencontrent la belle Mei. Zhang et ses coscénaristes (Li Feng et Wang Bin, les mêmes que pour « Hero ») ont imaginé autour du trio des mystères et de nombreux retournements de situation. Mais l'intrigue est surtout prétexte à de superbes affrontements, chorégraphiés avec une stupéfiante précision.
Tout est beau, dans « la Maison des poignards volants », les acteurs (Takeshi Kaneshiro, Andy Lau, l'idole de Hong Kong, et Zhang Ziyi, connue dans le monde entier depuis « Tigre et Dragon » et admirée plus récemment dans « 2046 »), les costumes, les décors, les champs fleuris et les forêts profondes. Tout est calibré, les feuilles qui tombent, les bambous qui se croisent, les flèches qui volent.
Si l'histoire ne tient pas totalement ses promesses, la splendeur des images suffit à notre bonheur.

> RENÉE CARTON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7633