« ON SAIT QUE les sujets qui ont un Alzheimer perdent du poids après l'installation de la maladie », explique l'Américain Anderson (Neuroscience and Neuropsychology of Aging Programm). « Cette étude est significative en ce sens qu'elle s'est intéressée aux modifications de la masse corporelle dans les années précédant la démence et le déclin cognitif. »
Cette nouvelle étude a inclus 820 participants qui, tous les ans, ont eu un bilan clinique avec examen neurologique, tests cognitifs et calcul de l'IMC.
Quand l'étude a commencé, aucun des participants n'avait de démence ; l'IMC moyen était de 27,4. Pendant la période de suivi, 151 (18,4 %) ont développé un Alzheimer. Tant l'IMC initial que sa baise annuelle étaient liés au risque de développer un Alzheimer. Les personnes qui perdaient environ 1 point d'IMC par an avaient un risque accru de 35 % de développer un Alzheimer par rapport à ceux qui avaient un IMC stable. Cela dit, ceux dont l'IMC ne changeait pas avaient un risque accru de 20 % par rapport à ceux dont l'IMC montait de 6/10 de point par an.
Ces résultats restaient valables même après ajustement pour des facteurs comme des problèmes de santé chroniques, l'âge, le sexe et le niveau d'éducation. Ils restaient également valables quand on excluait des analyses les sujets qui commençaient un Alzheimer dans les quatre premières années de l'étude (et qui, donc, pouvaient avoir déjà une maladie légère à l'entrée dans l'étude).
Les investigateurs ont trouvé une relation similaire entre les modifications de l'IMC et le déclin cognitif.
La perte de poids.
Lorsque les chercheurs se sont intéressés aux modifications du poids plutôt qu'aux modifications de l'IMC, ils ont constaté qu'une diminution de 0,5 kg par an était associée à une augmentation de 5 % du risque de développer un Alzheimer. « Ces résultats suggèrent que des baisses subtiles inexpliquées de l'IMC et du poids chez une personne âgée peuvent être un signe précoce de maladie d'Alzheimer et peuvent précéder le développement de troubles patents de la mémoire », explique Bennett, l'un des auteurs de ce travail.
Aron Buchman, David Bennett et coll. «Neurology » du 27 septembre 2005.
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