DISPARAÎTRE permet d'entretenir la légende. Revenir est comme passer un examen. Il faut se préparer. Physiquement et mentalement.
Ainsi, trente-quatre ans après son dernier spectacle à l'Olympia de Paris et dix-sept ans après son dernier album original, Michel Polnareff quitte sa retraite dorée californienne pour affronter le public français. Car, hormis un concert pour les « happy fews » en 1995 à Las Vegas, suivi de la sortie d'un CD en direct, « Live at Roxy » –, comprenant uniquement des versions remises aux goûts du jour de ses plus grands tubes – une émission sur Canal+, un single de 12 minutes en 1999 (qui fut un flop) et un livre autobiographique en 2004 « Polnareff par Polnareff » (avec Philippe Manoeuvre, chez Grasset), le chanteur français, âgé de 62 ans, avait su entretenir le mystère sur les suites de sa carrière hexagonale.
Aujourd'hui, le créateur de « La poupée qui fait non », « l'Amour avec toi », « le Roi des fourmis », « Ame câline », « Taratata », « le Bal des Laze » et « Dans la maison vide », ou encore « Je suis un homme », le provocateur des années 1970 – la fameuse affiche pour son concert d'octobre 1972 à l'Olympia – exilé aux Etats-Unis pour, notamment, des raisons fiscales veut reconquérir sa terre natale, avec une série de concerts (1) et la publication d'un nouveau single, baptisé « Ophélie, flagrant des lits ». Bienvenue, Mr. Polnareff !
Capdevielle garde le cap.
Au début des années 1980, qui étaient encore riches en mélodies et en succès faciles à fredonner, déboule dans la variété française un clone vocal de Bob Dylan et, surtout, du « Boss », Bruce Springsteen. Son nom : Jean-Patrick Capdevielle. Son grand tube : « Quand t'es dans le désert ».
Ancien journaliste, photographe, réalisateur de film, bercé par l'Amérique, JPC, 60 ans, veut alors retrouver l'univers particulier des protest et folk singers d'outre-Atlantique. Artiste instable, il multiplie cependant les albums, avant de préférer le cinéma, son autre passion.
Pour son retour phonographique (autoproduit) après une quinzaine d'années d'absence, le guitariste-chanteur-compositeur vient d'enregistrer « Hérétique 13 » (O+/Harmonia Mundi). Douze titres originaux qui sentent toujours aussi bon ce folk rock version française, bourré d'énergie et d'une certaine révolte très actuelle. Le tout gravé notamment en compagnie de David Hallyday (à la batterie !) et d'Hervé Cavelier (violon). Une piqûre de rappel pour celui qui a été un artiste original, mais décrié, porteur d'un courant à part dans la chanson française moderne.
Michel Fugain et ses amis.
Chanteur-compositeur emblématique des années 1960-1970, créateur de belles rengaines populaires qui sentaient encore bon les instants de liberté et d'insouciance, comme « Je n'aurai pas le temps », puis, avec le fameux Big Bazar, « Fais comme l'oiseau », « Attention, Mesdames et Messieurs », « la Fête » et autres grands moments par la suite, Michel Fugain, 64 ans, a aussi retrouvé le chemin des studios afin d'exorciser le décès de sa fille, Laurette, au début des années 2000.
Pour son dernier opus, « Bravo et Merci ! » (Capitol/EMI), cet artiste, qui a fait rêver et fredonner une France à l'époque frivole et légère, a fait appel à des paroliers et des mélodistes de renom – et ami(e)s –, ce qui est très tendance désormais : Charles Aznavour, Serge Lama, Françoise Hardy, Véronique Sanson, Salvatore Adamo, Michel Sardou, Yves Duteil, Gérard Manset, Maxime Le Forestier et Claude Nougaro. Du travail d'orfèvres pour un très beau disque en forme d'hommage.
(1) Paris, Bercy, du 2 au 11 mars (concerts complets).
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