De notre envoyée spéciale à Orlando
E N septembre 2000, une nouvelle définition de l'infarctus du myocarde a été adoptée par l'ensemble des instances de la Société européenne de cardiologie et de l'American college of cardiology. La modification la plus significative est que cette définition ajoute l'élévation d'un marqueur biologique, la troponine, une enzyme trouvée uniquement au niveau du muscle cardiaque. La validation de la mesure de la troponine comme témoin de la survenue d'un infarctus a été réalisée.
Des chercheurs de l'université du Michigan (Rajendra Mehta) viennent de présenter une étude évaluant les implications de ce changement de la définition de l'infarctus. Et les résultats indiquent que, pour les Etats-Unis, ce changement induit un accroissement significatif des cas.
Chaque année, un million d'infarctus du myocarde sont diagnostiqués aux Etats-Unis. Les nouveaux critères ajoutent pas moins de 250 000 cas, qui auraient été manqués avec les anciens critères. Ce qui a des implications à la fois cliniques et financières.
la créatine phosphokinase ou la troponine
En pratique, la nouvelle définition ajoute une élévation des enzymes, qui peuvent être la créatine phosphokinase ou la troponine, aux autres critères classiques de diagnostic en vigueur depuis 1979 (critère de l'OMS) et qui sont : symptômes d'ischémie et modifications électrocardiographiques.
L'étude du Michigan a comporté 493 patients chez lesquels on a réalisé un dosage des enzymes qui sont toutes deux impliquées dans la contraction musculaire. La mort myocytaire entraîne une élévation de ces composants.
La troponine est la plus significative des deux, car elle est plus abondante dans la cellule myocardique que la créatine phosphokinase et, de plus, on ne la trouve pas au niveau des autres tissus, ni dans le sang des individus sains.
Chez 305 patients, les enzymes se sont révélées à des taux élevés. Dans un groupe, seule la troponine s'était accrue. Et on a observé un mode d'évolution particulier dans ce cas : les patients ont présenté moins de complications (arythmies et insuffisance cardiaque) pendant l'hospitalisation. Ils ont eu également moins d'angioplasties et de pontages. Toutefois, pendant le suivi de six mois, leur taux de complications a dépassé celui des patients diagnostiqués selon les anciens critères.
Ainsi, l'identification de patients ayant une élévation de la troponine va permettre d'instaurer des stratégies agressives qui vont améliorer la survie à court et à long terme.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature