Logiciels
Architecture.
La plate-forme Amies (Advanced Medical Information Extensible System) très structurée, permettant de gérer et d'intégrer un grand nombre d'applications extérieures (Cf. Banc d'essai du 31 janvier 2001), comporte trois couches :
- la première gère la base de données (SQL Serveur ou Oracle, selon la taille du réseau) ;
- la deuxième gère les fonctions d'accès, la sécurité, le cryptage, etc. ;
- la troisième gère les fonctions propres au logiciel, les droits d'accès en multiposte, fournit les API (outils) utiles aux logiciels qui peuvent être associés.
L'architecture du dossier patient suit le standard européen HISA fondé sur la notion de Contacts Patient-Médecin et de Problèmes. Le dossier du patient est une structure arborescente dont le Tronc est l'axe chronologique. Les branches principales sont les Contacts ; un contact désigne toute communication entre un patient et un soignant, que ce soit un coup de fil, une visite, un courrier, etc. Chaque contact peut comporter un ou plusieurs Objets : consultation, prescription, biologie, etc. Chacun des objets peut lui-même contenir un ou plusieurs Items (Medical Item). L'item, une information unique, indivisible, comme un chiffre ou un signe clinique.
A ma connaissance, ce logiciel est le seul à gérer les droits d'accès, la signature, la signature d'une modification... à un niveau aussi bas que l'item.
Le logiciel permet de gérer simplement la notion de Problème (maladie ou autre) et d'y associer tous les items correspondants, chaque item pouvant être associé à plusieurs problèmes. Au total, une architecture au top des normes actuelles.
Un deuxième élément important est la Traçabilité de l'information. Pour qu'un dossier soit opposable (en cas de litige ou de procès), il ne faut pas qu'il puisse être modifié sans que la modification ne soit signée et la trace de l'original conservée. C'est le cas ici.
Un troisième élément important est la Codification. Là encore, le logiciel possède une certaine avance fournissant l'essentiel des codages existants (même ceux des spécialistes) et peut en intégrer à la demande. En outre, ce codage est très rapide (voir plus loin).
Enfin, c'est l'archétype du Dossier communicant, dont il a toutes les qualités. Sécurité par de nombreuses options de cryptage (même personnelles). Simplicité de sélection des informations. Gestion à la fois simple et sophistiquée des droits d'accès, même au niveau de l'item. Possibilité de fusion du dossier avec tous les intervenants en fonction de leurs droits, automatiquement ou à la demande. Accusé de réception possible, et réexpédition automatique d'une communication mal transmise ou tronquée...
Ergonomie.
En raison de sa polyvalence, il existe de nombreuses configurations du logiciel en fonction des intervenants. Et, pour chaque version, de nombreuses possibilités de paramétrage.
L'interface de type Microsoft est classique, avec une fenêtre bureau sur laquelle se posent les fenêtres des applications. Le bureau comprend deux barres de tâches : une verticale, à gauche, avec des boutons qui permettent d'afficher les icônes qui correspondent (plutôt des fonctions de visualisation) et les icônes des applications installées. Une horizontale, en haut, avec les boutons qui donnent accès aux fonctions de saisie courantes.
La présentation est de qualité, utilisant de nombreux codes (couleur, icônes et, en particulier, un soulignement lorsque l'item est codé). La saisie se fait en texte libre, avec une fonction Codage immédiat, qui, actuellement, est unique (à ma connaissance) et qui a nécessité un travail considérable. La plupart des logiciels permettent un codage en sélectionnant un mot dans un texte, puis en lançant une recherche dans des bibliothèques. Ici, la liste des bibliothèques est exhaustive, et on peut en sélectionner une ou plusieurs. Mais, surtout, lors de la saisie en texte libre, une fenêtre présente instantanément toutes les codifications qui correspondent à la saisie. Ce en fonction de critères de filtrage préétablis (code commençant par le texte, contenant le texte, voire sur plusieurs mots : en tapant « dou art », la boîte de dialogue affichera « Douleur arthrosique ». Le codage proposé est contextuel et correspond au type de saisie (motif, examen, action, etc.). Ce mode de codification est de loin le plus simple (d'utilisation) et le plus rapide. Il est à noter que sont pris en compte les synonymes ou les équivalents (exemple : la CIM10 ne connaît pas cancer, mais tumeur ; la CIM10 prendra cancer en compte, si on déclare que les deux termes sont équivalents).
Visualisation, suivi, alertes.
Avoir toutes les données d'un patient dans le laps de temps le plus court est le rêve de tout médecin. Ici, outre la saisie très rapide des informations, les fonctions de visualisation sont multiples, voire exhaustives. Il est impossible de les détailler, mais il faut savoir que chacune des fenêtres de présentation (dossier médical, consultations, formulaires, historique, alertes, suivi, et toutes celles propres aux spécialités, etc.) est elle-même très riche, avec des onglets et de nombreux outils de filtrage. (Les écrans reproduits en donnent une idée.)
Il existe de nombreux moyens de saisir de l'information, que ce soit par des outils propres à chaque spécialité (Audiogramme, ECG, Echo cardiaque, etc.) ou au logiciel, surtout les formulaires (un formulaire est une grille de saisie que l'on complète à volonté et qui peut contenir tout type de champ de réponse : case à cocher, texte, nombre, calcul, réponses paramétrées). Un grand nombre de formulaires sont fournis, du plus simple au plus compliqué (test de Ruffier comme feuilles d'admission en clinique ou comptes rendus opératoires). Tous les outils pour les modifier ou les créer sont fournis. L'information est toujours datée, signée, et les droits d'accès fixés.
Ordonnance et courriers.
L'Ordonnance est moins innovante que dans d'autres logiciels, mais elle gère très correctement la rédaction d'une prescription. Et le progrès est net si l'on songe que, dans ses anciennes versions, Easyprat utilisait une base propriétaire. La prescription s'articule autour de la base Vidal-Semp (mais pas avec la banque Claude-Bernard). Elle en possède l'essentiel des fonctions (Affichage des CI, des CI liées au terrain seulement avec le codage de la Semp, Interactions, Optimisation du prix, etc.). La gestion des posologies est relativement simpliste, avec soit du texte libre, soit cinq cases (matin, midi, après-midi, soir, coucher) auxquelles on peut attribuer une posologie. Chaque prescription peut être liée à une pathologie. Les renouvellements sont simples, des ordonnances types peuvent être mémorisées et une base personnelle créée.
La Gestion des prescriptions de biologie et autres est simple, avec une liste complète des examens biologiques, des bilans types, qui peuvent être mémorisés. La prescription génère le tableau qui permettra la saisie des résultats.
Les Editions sont gérées par Word, car le logiciel n'a pas d'éditeur propre. Les divers modèles de documents sont des fichiers.dot, c'est-à-dire des macros Word. Il existe une bibliothèque de modèles. De nouveaux modèles peuvent être créés facilement, en modifiant des modèles existants, ou de façon nettement plus complexe, en partant de rien. Les possibilités de fusion avec les éléments du dossier sont sans limite (ce qui est normal pour un logiciel communicant). L'intégration des formulaires permet de créer des documents très complets, que l'on peut renseigner très rapidement.
Communication.
Les modules liés à la Communication sont simples d'emploi (calqués sur Outlook Express de Microsoft), sécurisés au maximum. Notons l'intégration de la messagerie sécurisée homologuée CPS Docteur Net qui sert aussi aux transferts des résultats de laboratoire (HPrim Net) directement dans le dossier. Les échanges utilisent les protocoles Internet XML et HTML, et sont compatibles avec tous les réseaux médicaux sécurisés ou non. Un courriel peut comporter du texte libre, des fichiers associés (Imagerie), cryptés ou non, n'importe quel élément du dossier ou tout le dossier (au format HTML lisible par n'importe quel navigateur Internet). Les courriels reçus se classent très facilement dans les dossiers des patients, les documents associés sont cryptés.
Enfin, ajoutons que toutes les fonctions d'un logiciel médical sont présentes et performantes (Sésam-Vitale, Agenda, Comptabilité générale simplifiée ou complète, Recherche multicritère, Gestion des documents autres que le texte).
Résumé
Construit aux normes actuelles avec une interface agréable, le nouvel Easyprat convient aussi bien à un médecin isolé qu'à une grosse structure hospitalière mais il lui reste à développer une politique commerciale cohérente.
Fiche d'identité
Nom :
Easyprat-Maidis (version spécialiste Rhumasoft, Infans, etc.).
Editeur :
Maidis (ex : CSK Santé).
Adresse :
23, rue Henri-Gauthier, ZI les Vignes, 93000 Bobigny.
Tél. 01.56.96.95.00.
contactarobasemaidis.fr, www.maidis.fr
Version :
V8 pour Windows 98, Me, 2000, XP, NT
sur SQL Serveur ou Oracle.
Prix :
Dossier patient + FSE, 1 300 euros ; Pack Suite Maidis, avec compta et Hprim, 1 700 euros ; assistance-mise à jour, 480 euros/an ; télémaintenance, 80 euros/an (+ 80 euros de mise en service).
L'avis du « Quotidien »
Présenté en 1999, Amies n'a pas eu le succès commercial qu'il aurait mérité. Peut-être, car un peu trop en avance à l'époque. Lors de notre premier banc d'essai, il y a trois ans, nous l'avions jugé « tourné vers l'avenir ».« La version médecin donne une impression de sérieux et d'homogénéité que n'ont pas la plupart des logiciels médicaux obligés d'évoluer à partir d'anciennes versions », écrivions-nous. Mais il faut bien constater que depuis plusieurs d'entre eux ont fait leur mutation vers des standards communicants.
La reprise des utilisateurs Easyprat par CSK Santé en 2001 n'a pas été suivie de la promotion nécessaire. Pis, des difficultés financières ont perturbé le bon fonctionnement de la maintenance, avec les conséquences que l'on imagine chez les utilisateurs. Aujourd'hui que la situation est plus saine, la société Maidis a entre les mains un logiciel créé de toutes pièces sur un cahier des charges très complet incluant toutes les recommandations qui concernent le bon dossier informatique (structuration du dossier, gestion des problèmes, codification très sophistiquée, mais simple et rapide, communicabilité totale sécurisée par le cryptage et des droits d'accès stricts, traçabilité totale de l'information, ouverture vers d'autres applications).
Il serait extrêmement dommage que ce logiciel, qui est un must sur le plan intellectuel et qui a fait des progrès remarquables sur le plan de l'ergonomie et de la simplicité d'utilisation, ne trouve pas, pour des raisons commerciales, sa place parmi les plus grands.
Dr Daniel Cidroq
La réaction de l'éditeur
Easyprat V8 fait partie d'un projet plus large qui vise à mettre en place une offre globale (généralistes, spécialistes, dentistes, établissements de soins) permettant des échanges structurés et sécurisés.
Ce projet a démarré en 1996 et correspondait à une analyse visionnaire du marché. Aujourd'hui, l'évolution de la réglementation et des besoins des utilisateurs nous confortent dans nos choix. On peut citer, par exemple, la mise en place de la Ccam cette année, le développement des réseaux ville/hôpital ou l'émergence du dossier partagé.
A l'heure actuelle, Maidis est la seule société, y compris au niveau mondial, à proposer une telle offre. Sa constitution a nécessité des investissements lourds, la combinaison de compétences variées, et la prise en compte des objectifs dès la conception.
Après avoir consolidé ses produits et obtenu la satisfaction des utilisateurs, Maidis développe actuellement son réseau commercial et les services de proximité, en partenariat avec des acteurs majeurs et des groupes industriels internationaux, avec comme objectifs constants de satisfaire ses clients et l'ensemble des acteurs de la santé.
L'avis des utilisateurs
Qu'ils soient d'anciens utilisateurs d'Easyprat ou de nouveaux venus conquis par Amies il y a trois ans, les clients de l'ex-CSK Santé vous disent d'emblée leur soulagement de voir Maidis reparti sur la bonne voie. « Nous avons eu raison de faire confiance et d'avoir de la constance car Easyprat est aujourd'hui un logiciel d'avenir. »
Il y a quatre ans, pour les cabinets de groupe importants comme celui du Dr Crouzat, généraliste au Chesnay (78), qui compte 26 médecins, généralistes et spécialistes, « Maidis était le seul où l'on puisse communiquer nos dossiers en réseau en gérant et en protégeant les accès ». La traçabilité est un autre élément essentiel quand on partage les dossiers. « On sait qui a fait quoi, note le Dr Sanchez, rhumatologue au centre de rhumatologie de Pau-Billières (six médecins, onze postes en réseau), qui partage l'avis de tous les médecins qui travaillent en réseau, ça fonctionne bien. »
Avec la V8, les utilisateurs trouvent « l'interface plus agréable, plus facile » (Dr Crouzat), « les boutons participent à une convivialité améliorée » (Dr Compagne, généraliste à Tours). Les anciens d'Easyprat ont retrouvé dans cette version qui s'est installée sans problème les fonctionnalités appréciées dans les précédentes plus l'intégration du Vidal, également très appréciée. « L'interface n'est pas dépaysante », assure le Dr Sanchez, « on a pris en compte le désir des utilisateurs », souligne le Dr Olivier, généraliste à Tours. « Depuis la V8, je retravaille avec plaisir comme je travaillais avec Easyprat V6 », ajoute le Dr Compagne, qui se dit « hermétique à l'informatique ». « Le logiciel correspond bien à notre pratique », convient le Dr Carcaillet, généraliste à Albi, conscient de disposer d'un logiciel performant qu'il n'utilise « pas suffisamment par rapport à ses capacités ». Les performances, ce sont les filtres, les codages, la notion de problèmes, les formulaires, la communication, le nouvel agenda, etc. Reste à améliorer la comptabilité (c'est en cours) et à pousser les laboratoires d'analyses à adopter Hprim Net...
M.-F. P.
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