Quelle est l’utilité des approches préventives par branche professionnelle dans les services de santé au travail ? Ce sujet sera largement abordé lors du congrès, notamment à l’occasion de deux sessions plénières, modérées par Pr Jean-François Gehanno.
La première va porter sur les personnels de santé (de l’hôpital au domicile) et la deuxième sur les métiers de la propreté. « L’approche préventive par branches repose sur une évaluation et une gestion des risques pouvant s’appliquer à différents secteurs, lieux d’exercice. Et l’intérêt est de pouvoir faire de la prévention dans des lieux où il est parfois difficile d’intervenir, notamment dans les très petites entreprises. Je pense par exemple aux restaurants ou aux boulangeries où il y a parfois seulement deux ou trois salariés », indique le Pr Jean-François Gehanno.
Ces approches sont conduites par des équipes pluridisciplinaires animées par le médecin du travail et composées d’infirmiers, de spécialistes des risques professionnels, des psychologues, des ergonomes… « Ces équipes ont été mises en place au milieu des années 2000 mais ont été bien renforcées avec la loi de 2011 », souligne le Pr Géhanno, en reconnaissant que cette approche n’est pas toujours simple à mettre en œuvre. « En effet, les services de santé au travail ne sont pas toujours organisés par branche », constate-t-il.
Cette approche permet de faire de la prévention au niveau des salariés mais aussi des employeurs. « On peut les aider à respecter leurs obligations de sécurité et de prévention, en s’appuyant sur l’expérience d’évaluations et d’actions de gestion des risques dans d’autres structures mais appartenant au même secteur d’activité », indique le Pr Gehanno.
Mutualiser les compétences
La première session plénière permettra donc d’aborder la problématique des professionnels personnels de santé. « Les salariés du monde hospitalier sont assez bien suivis que ce soit dans le public ou le privé. En revanche, ce suivi est parfois plus compliqué à mettre en œuvre pour les professionnels de santé qui interviennent au domicile. Et l’intérêt est de pouvoir utiliser les connaissances acquises dans le milieu hospitalier pour les appliquer au domicile », indique le Pr Gehanno.
Le deuxième plénière permettra notamment de mettre en lumière la difficulté d’une approche préventive face à la précarité de certains emplois dans le secteur de la propreté. « Il y a des personnes qui sont employées dans des associations intermédiaires, d’autres via des chèques emplois service pour un travail au domicile qui, là encore, rend parfois difficile ce travail de prévention et de promotion de la santé au travail », souligne le Pr Gehanno.
D’après un entretien avec le Pr Jean-François Gehanno, président de la Société Française de Médecine du Travail et chef du service de médecine du travail et des pathologies professionnelles du CHU de Rouen
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