Drôle d’année que celle qui vient de s’écouler. Tout se passe comme s’il s’était agi d’une année blanche… pour les blouses blanches ! à l’instar de cette croissance économique qui flirte avec le zéro et semble paralyser toutes les initiatives. Le surplace aura d’abord affecté le cadre d’exercice des médecins libéraux : négociations sur le travail d’équipe qui traînent puis échouent, projet de loi Touraine qui se heurte à l’incompréhension générale, blocage des honoraires faute de crédits, DPC qui patine faute de moyens… Le feuilleton de la fin de vie aura lui aussi pris tout son temps, course de lenteur scandée tout de même par quelques rebondissements à forte résonance médiatique : affaire Lambert, procès Bonnemaison, mission Claeys-Leonetti…
Sur le plan médical, les généralistes n’auront guère été aidés non plus, avec une avalanche d’informations contradictoires… Côté HAS, calme plat sur les recos, hormis quelques guidelines sur la maltraitance ou le tabac qui ne révolutionnent guère la pratique médicale… Côté ANSM, opérations restrictions sur l’arsenal thérapeutique quotidien… Le comble, finalement, étant que l’on reproche aux généralistes de s’écarter de recos, sur les statines par exemple, alors que ces dernières datent de 2004 et 2005... L’antibiothérapie ne fait pas exception. On s’alarme de la reprise des prescriptions, mais les dernières préconisations concernant leur indication en pratique courante remontent à… 2002 !
En cette mi-quinquennat, c’est donc la perplexité qui domine. Les derniers mois ont vu une Marisol Touraine conforter sa place dans le gouvernement. Mais pour quoi faire ? La situation est tendue avec les cliniques et les hospitaliers alors qu’une véritable épreuve de force s’annonce avec les médecins libéraux. Pour autant l’ambiance est tellement délétère avec les professions de santé, qu’il va bien falloir en sortir en 2015 et, si possible, par le haut. De la mobilisation de la semaine prochaine dépendra, en effet, l’ampleur de la réécriture de la loi de santé et, peut-être, l’ouverture de négociations tarifaires. 2015 devrait aussi poser un nouveau cadre sur la fin de vie, si possible consensuel, mais, là encore, difficile de savoir si François Hollande parviendra à tenir cette ligne face à une majorité de plus en plus turbulente. Dans ce contexte, les généralistes sont dans l’attente. Alors, pour rester positifs, on dira que tous les espoirs sont permis. Y compris – notre coup de sonde de fin d’année le souligne – sur les nouvelles promesses diagnostiques ou thérapeutiques du moment.
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