Dépistage de la Bpco

Une aide pour les généralistes

Publié le 09/06/2005
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LA BPCO EST la quatrième cause de mortalité à l'échelle de la planète et en France (plus de 15 000 décès par an) ont rappelé les Prs Nicolas Roche (Hôtel-Dieu, Paris) et Thomas Similowski (Pitié-Salpêtrière, Paris) lors d'une conférence de presse organisée par les Laboratoires GSK. Elle touche de 2 à 4 millions de Français : l'imprécision des chiffres montrent bien, d'une part, le caractère insidieux et imprévisible de la maladie et, d'autre part, l'intérêt modeste qu'on lui porte dans le cadre de la santé publique.
Par ailleurs, on n'insiste pas suffisamment sur le fait qu'il s'agit d'une maladie générale à point de départ respiratoire, la dégradation des fonctions respiratoires constituant par exemple un facteur indépendant d'augmentation de risque cardio-vasculaire. Il faut souligner aussi le caractère invalidant, puis handicapant de cette maladie, bien avant le passage nécessaire à l'oxygénothérapie.
Il n'est guère facile en outre de communiquer sur la Bpco. Nombreux sont ceux qui considèrent qu'on ne peut pas faire grand-chose pour la combattre, si ce n'est lutter contre le tabagisme et promouvoir le sevrage. Il est vrai qu'en matière de fonction respiratoire, ce qui est perdu l'est définitivement.
Pourtant, insiste le Pr Similowski, il est important de sensibiliser les patients à la vulnérabilité de la fonction respiratoire, ce qui impose de simplifier et de généraliser le dépistage, en sachant que le recours aux spécialistes et aux examens spirométriques est parfois difficile dans certaines régions.

Des appareils simples et fiables.
D'où le rôle prépondérant du médecin traitant et du médecin du travail, sans oublier le pharmacien. Un rôle qui est renforcé dans la mesure où l'on dispose maintenant d'appareils simples capables de dépister l'obstruction bronchique aussi simplement et avec autant de fiabilité qu'un tensiomètre décèle une HTA. Le PiKo-6 est l'un de ces appareils.
Si le généraliste, grâce au médecin du travail, décèle grâce à ce type d'appareil une anomalie évocatrice de lésion obstructive, il pourra adresser le patient en consultation spécialisée et sans doute mieux le motiver à l'arrêt du tabac s'il s'agit d'un fumeur. On pourra9 également proposer des traitements symptomatiques, qu'il s'agisse des bronchodilatateurs associés dans les formes sévères aux corticoïdes inhalés. La rééducation, qui corrige d'éventuelles anomalies musculaires locomotrices, permettra d'améliorer la qualité de vie des patients.
Les Laboratoires GSK ont mené une enquête via Internet pour préciser la perception de la Bpco en médecine générale : 13 % des 7 000 praticiens contactés qui ont répondu, confirment que près de 90 % des patients ne leur parlent jamais ou presque jamais du souffle et que les moyens pour les sensibiliser sont insuffisants. Le Dr Arnaud Larrouture, généraliste à Guyancourt, souligne que, pour le dépistage de la Bpco, le généraliste se sent particulièrement seul face à des patients peu informés, peu motivés et qui ont acquis le besoin de chiffres pour modifier leurs habitudes.
D'où la nécessité d'organiser une campagne pour sensibiliser les médecins, mais aussi et surtout, pour leur donner les moyens d'informer et de sensibiliser leurs patients. Pour mettre au point ce programme, GSK a contacté les pneumologues français et 250 d'entre eux se sont portés volontaires pour animer des réunions regroupant en moyenne de 12 à 15 médecins généralistes et utilisant un support pédagogique sous forme d'un diaporama et d'une vidéo. Chaque médecin se voit remettre à la fin de la réunion un PiKo-6 et un livre, « Souffle et tabac », destiné aux patients. Ils ont ensuite la possibilité de commander des embouts jetables pour le PiKo-6 ainsi que des livres, sur le site www.dusoufflecontrelabpco.com.
D'ores et déjà, souligne le Dr Isabelle Boucot, on peut dire que cette campagne a été un succès puisque, entre février et juin, quelque 300 réunions auront été organisées, ce qui représente entre 3 600 et 4 500 généralistes formés. Une réussite qui a été couronnée par le prix de la communication au Festival du film médical de Deauville.

> Dr ALAIN MARIÉ

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7768