DOMINIQUE DE VILLEPIN a tenté de rassurer les Réunionnais en décrétant la mobilisation «sur tous les fronts» contre l’épidémie de chikungunya, accompagnée d’un renforcement de l’aide de l’Etat, portée ainsi à plus de 90 millions d’euros depuis le début de l’année.
Arrivé à la Réunion en pleine polémique sur la gestion de la crise, le Premier ministre a défendu son action, assurant que «personne n’avait prévu et personne ne pouvait prévoir» l’évolution de la maladie qui a touché 157 000 personnes depuis mars 2005 (sur quelque 750 000) et provoqué directement ou indirectement 77 décès.
«L’action de l’Etat s’organise sur tous les fronts», a assuré le chef du gouvernement, en détaillant l’aide prévue : 60 millions d’euros pour les entreprises, 7 millions pour l’aide sanitaire et 9 millions pour la recherche sur le virus, soit 76 millions qui s’ajoutent aux 15 millions du plan de lutte annoncé au début de février.
M. de Villepin a ainsi annoncé la fourniture d’un nouveau lot de 300 000 doses de produits antimoustiques pour les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées ou en grande difficulté sociale, pour un montant de 4 millions d’euros. Autre mesure phare dans un département où un quart des foyers perçoit le RMI : le remboursement à 100 % des médicaments antidouleur pour les personnes touchées, dès lors qu’ils sont prescrits par le médecin. En signe de «reconnaissance», les personnels des établissements de santé recevront une prime de 300 euros avant la fin du mois. Insistant sur la nécessité d’impliquer la population, le Premier ministre a aussi promis une campagne d’information pour promouvoir la prévention auprès des élèves.
«La victoire contre le paludisme à la Réunion nous a fait baisser la garde depuis trente ans en matière de démoustication», a-t-il déclaré, en annonçant le «maintien du dispositif de lutte aussi longtemps qu’il le faudra». Il a d’ailleurs prévu de revenir dans l’île dans trois mois «pour vérifier l’efficacité des actions engagées».
Xavier Bertrand, qui l’accompagnait dans sa visite éclair (ainsi que le ministre de l’Outre-mer, François Baroin), devrait pour sa part retourner à la Réunion en avril pour s’assurer de la mise en oeuvre des mesures sanitaires.
Le ministre de la Santé a fait état de quelques dizaines de cas enregistrés en métropole, mais il s’agit de voyageurs qui reviennent de la Réunion ou des Comores.
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