LA PROTEINE RBP4 était jusqu'ici connue pour son rôle dans le transport de la vitamine A (ou rétinol)
Yang et coll. ont découvert le rôle de RBP4 dans le contrôle de la glycémie en s'intéressant à un phénomène connu depuis près une dizaine d'années, mais toujours non élucidé : chez l'homme et les rongeurs, l'obésité et le diabète de type 2 sont couramment associés à une diminution sélective de l'expression du gène codant pour le transporteur de glucose GLUT4 dans les adipocytes. Chez la souris, il a été démontré que l'absence de GLUT4 dans les adipocytes conduit à la perte de sensibilité à l'insuline des cellules des muscles et du foie. Cependant, l'identité du facteur dérivant des cellules adipeuses à l'origine de phénomène restait mystérieuse.
Yang et coll. ont décidé d'utiliser la technologie des puces à ADN pour tenter de résoudre ce problème. Et cette stratégie s'est révélée payante : elle a permis aux chercheurs de découvrir que la perte de GLUT4 est associée à l'élévation de l'expression du gène Rbp4.
Résistance à l'insuline chez la souris et chez l'homme.
Yang et coll. ont poursuivi leur travail en mesurant le niveau sérique de RBP4 dans différents modèles murins du diabète de type 2, ainsi que chez des patients humains. Ils ont ainsi pu établir que la résistance à l'insuline, chez la souris et chez l'homme, est associée à une élévation significative du taux sérique de RBP4.
L'utilisation d'animaux transgéniques leur a ensuite permis de démontrer que la surexpression de Rbp4 provoque une résistance à l'insuline alors que, inversement, la délétion du gène augmente la sensibilité à l'insuline.
Les chercheurs ont ensuite démontré, toujours dans le modèle murin, que l'utilisation d'une molécule qui sensibilise à l'insuline, la rosiglitazone, permet de normaliser le niveau de RBP4. La fenretinide, un rétinoïde synthétique capable d'augmenter l'excrétion de RBP4, normalise également la concentration sérique de RBP4 et améliore la résistance à l'insuline et la tolérance au glucose de souris rendues obèses par l'intermédiaire d'un régime riche en lipides.
Un signal dérivant des adipocytes.
L'ensemble de ces résultats indique donc que RBP4 constitue un signal dérivant des adipocytes qui semble contribuer à la pathogenèse du diabète de type 2. Il suggère également qu'il pourrait être possible de traiter les patients diabétiques de type 2 en abaissant leur niveau de RBP4.
Yang Q et coll. « Nature » du 21 juillet 2005, pp. 356-362.
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