La goutte concernerait 1 à 2% des adultes des pays industrialisés soit environ plus de 600 000 personnes en France. Cette prévalence est en constante progression. Comme le rappelle le Pr Thomas Bardin (Lariboisière, Paris) « la goutte n’est pas une maladie bénigne notamment si le traitement est en échec ! » Au fil du temps (10 à 20 ans), les accès douloureux aigus se multiplient, des dépôts inflammatoires (goutte tophacée) se développent ainsi que des arthropathies responsables de destruction osseuse et d’impotence fonctionnelle. Les complications rénales peuvent mener à une insuffisance rénale et de nombreuses études ont corrélé l’hyperuricémie et la goutte au risque cardiovasculaire. Seul 10 % des patients hyperuricémiques auront une goutte clinique. Des facteurs génétiques portant sur des anomalies des transporteurs impliqués dans l’excrétion de l’acide urique ont été récemment découvertes et sont en cause, comme le sont une alimentation riche en purines, l’hyperinsulinisme, l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale ... Le traitement de la goutte doit être entrepris dès la fin de la première manifestation clinique. Son objectif est de favoriser la dissolution des cristaux et de prévenir leur formation. Le taux d’uricémie doit être maintenu en dessous du point de saturation de l’urate de sodium soit ≤ 360 µmol/l ou ≤ 60 mg/l.
Efficace à long terme
Le fébuxostat, nouvel inhibiteur non purique, puissant et sélectif, de la xanthine oxydase, apporte une nouvelle arme au traitement. Selon les données issues de deux études (FACT et APEX), 48% à 53% des patients sous 80 mg par jour d’Adenuric voient leur uricémie s’abaisser en dessous de 60 mg/l dès la 2e semaine de traitement, l’efficacité étant maintenue à 52 semaines et statistiquement significative en comparaison au traitement de référence. Si l’uricémie reste supérieure à 60 mg/l après 2 à 4 semaines de traitement la posologie de 120 mg/j peut être envisagée. Adenuric® peut être prescrit sans ajustement de dose chez les patients présentant une insuffisance rénale. En revanche, il n’est pas recommandé chez les patients atteints de cardiopathie ischémique ou d’insuffisance cardiaque congestive. Lors de l’instauration du traitement, il est nécessaire de prévenir la survenue d’une crise de goutte (dûe à la mobilisation des cristaux à partir des dépôts tissulaires) par un AINS ou par la colchicine durant au moins 6 mois.
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