C'EST LA BIBLIOTHÈQUE nationale de France (BNF), à Paris, qui conserve une grande partie des manuscrits médicaux : 300 manuscrits grecs et plus d'un millier de manuscrits latins. Pour l'époque du Haut Moyen Age (c'est-à-dire entre le Ve et le XIIe siècle), elle compte la majorité des manuscrits latins de médecins répertoriés. Mais on peut également en trouver, presque au petit bonheur la chance, dans diverses bibliothèques de France, sans que l'on sache vraiment pourquoi ils sont arrivés là. Notamment une douzaine à Chartres et quelques-uns à Reims, Laon, Angers et Vendôme.
Bien connue des médecins, la Bibliothèque interuniversitaire de médecine (la Bium, rue de l'École-de-Médecine, à Paris) possède, quant à elle, plus de 1 100 manuscrits (surtout des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle), mais tous ne concernent pas directement la médecine. Il ne lui reste que trois manuscrits de l'antique collection de la bibliothèque, dont deux Canons d'Avicenne dans la traduction latine de Gérard de Crémone. En 1823, le bibliothécaire de l'époque, Moreau, a acheté deux luxueux manuscrits à la bibliothèque de Hallé. Il s'agit d'un recueil, du XIVe siècle, de traités de médecins avec des textes d'Hippocrate, de Galien, de Johannitius, de Théophile, de Phylarete et d'Egidius. Ainsi qu'un traité du médecin arabe Avenzoar traduit par Jean de Campari (parchemin du début du XVIe siècle) qui s'ouvre sur une jolie miniature où l'a, sans doute, voulu représenter Avenzoar lui-même.
Pour le XVIIe siècle, la bibliothèque dispose d'un recueil autographe de lettres de Guy Patin, un médecin « mondain », auquel une thèse d'histoire de la médecine vient d'ailleurs d'être consacrée. Plus riche sur la période du XIXe siècle, la Bium conserve, entre autres curiosités, des papiers scientifiques de Bichat, une lettre autographe de Laënnec ainsi qu'une collection de ses papiers personnels (en particulier ses Leçons au Collège de France), des cours de pathologie interne professé par Broussais ou des papiers de Pierre Nicolas Gerdy et d'Alfred Richet.
Galien en français.
La bibliothèque de l'Académie de médecine dispose aussi d'une modeste collection de manuscrits. En effet, son premier bibliothécaire, Charles-Victor Daremberg (1817-1872), a parcouru l'Europe au cours d'une vingtaine de missions afin de retrouver et d'étudier les manuscrits médicaux anciens conservés par les bibliothèques publiques. Ses 140 volumes de manuscrits sont formés, principalement des copies et extraits des manuscrits grecs et latins qu'il avait consultés et collationnés, ainsi que de sa correspondance. Daremberg mourut à l'âge de 55 ans sans avoir pu achever ses travaux de traduction de manuscrits médicaux. C'est pourtant à lui qu'on doit les seules traductions en français des œuvres de Galien aujourd'hui disponibles. Certains professeurs ont également légué par testament leurs papiers personnels à la bibliothèque de l'Académie, dont une trentaine de ses membres. On peut y trouver, entre autres documents, les notes et observations d'Antoine Mattéi (1817-1881), accoucheur et professeur à l'École pratique de Paris. Un fonds qui compte, à lui tout seul, 162 volumes.
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