TOURISME
Le Portugal du nord, très celtique, se fond à la Galice espagnole. C'est la terre natale des grands voyageurs. Ici naquirent Bartolomeu Dias qui, le premier, doubla le Cap de Bonn-Espérance, Vasco de Gama qui ouvrit la route des Indes. Et aussi Pedro Cabral, le premier homme de Rio : c'est lui qui découvrit le Brésil. Les uns et les autres n'étaient pas vraiment des conquistadores, plutôt des découvreurs, des gens moins animés par le désir de soumettre que par la pure et simple curiosité. D'ailleurs, leurs équipages se métissaient joyeusement.
Coimbra qui s'est éloignée à quelques lieues de l'océan appartient à ce monde. Elle abrite l'une des plus vieilles universités d'Occident. Leroi Jean III l'avait installée dans son propre palais et l'on y enseignait les « usages et modes d'Italie », le droit et les sciences de la nature. Au début du XXe siècle, Antonio Salazar, qui était né dans une famille modeste d'un petit village d'alentour, y fut un professeur d'économie remarqué, si bien que les militaires d'alors, perdus dans leurs livres de comptes, firent appel à lui pour redresser un naufrage financier. Il restera quarante ans au pouvoir. Aujourd'hui les étudiants drapés dans une cape noire qui affiche dans ses franges les désillusions sentimentales sont rassemblés en « républiques », sorte de communautés domestiques et contestataires. Ils ont inventé un fado moins désespéré et nostalgique que celui de Lisbonne. Ce chant dont ils sont très fiers puise, dit-on, ses origines dans l'art des troubadours. C'est possible, la vieille université a conservé la patine et les traditions d'un autre temps. Cernée par le palais des Ecoles et la chapelle, la bibliothèque bâtie par le roi Jean V en 1724 se visite avec la précaution qu'on applique aux choses fragiles. Dans trois salles chargées de bois précieux, d'une décoration baroque en trompe-l'œil et de quelques chinoiseries, on a rangé 30 000 ouvrages anciens et plusieurs milliers de manuscrits parmi lesquels la première édition des Lusiades ».
En 1807, Arthur Wellesley , duc de Wellington, vint séjourner à Coimbra dans la Quinta das Lágrimas, un petit palais avec son parc planté d'essences exotiques qui appartenait à son aide de camp. Le général anglais allait faire la guerre dans les bois de Buçaco. Rien ne ressemble moins à un champ de bataille que cette forêt. Des chênes centenaires, des conifères et des lauriers roses dispersés sur un parterre de fleurs sauvages peintes par Monet font plutôt penser à l'antichambre du paradis. C'est pourtant là que l'armée du Duc infligea le 27 septembre 1810 une défaite désagréable aux troupes françaises commandées par Massena. En trois heures, 4 500 soldats français furent décimés par une terrible décharge d'artillerie. Comme il y avait des régiments portugais chez les Anglais, les gens de Porto, de Coimbra et de la région viennent depuis près de deux siècles célébrer avec faste le souvenir de leur mini-Waterloo. Ainsi, Napoléon perd chaque année une nouvelle bataille.
Le château de Buçaco qui possède une fabuleuse collection d'azulejos - les azulejos, c'est tout ce qu'il y a de charme dans la vie mais pétrifié dans un four - a dédié les plus beaux d'entre eux à la victoire de Wellington.
Il faut descendre le Portugal comme un escalier. À chaque étage, on trouve une exposition de la culture. Voir les pêcheurs de Nazaré. Se perdre dans Tomar, la cité des Templiers. Descendre doucement vers le sud en passant par l'abbaye cistercienne d'Alcobaça où repose Inés de Castro, la légendaire Reine morte. Découvrir [238]bidos, forteresse conquise sur les Maures par Alfonso Henriques, premier roi du Portugal qui chassa les Barbaresques et dessina la carte du Portugal actuel. Continuer jusqu'à Lisbonne.
Là, il y a sept collines comme à Rome. Et le Tage, c'est presque aussi beau que le Douro. Dans un décor pareil, on s'attend à des cris et à des femmes volubiles. Rien de semblable. Le haut de la ville, épargné par le tremblement de terre de 1755, c'est Naples sans le son. Dans le bas, on a repeint les quartiers de Pombal avec des couleurs italiennes, et sur les friches de la ville, on a élevé des architectures nouvelles légères comme des libellules.
Pour partir
Les compagnies TAP Air Portugal, Portugalia, Air Luxor et Air France assurent des liaisons régulières à destination du Portugal.
Monnaie
L'euro, nombreux distributeurs de monnaie.
Climat
Météo tempérée par l'Atlantique sans chaleur écrasante (sauf au sud en plein été). Hiver doux. Entre 13 °C (janvier) et 25 °C (août) pour Lisbonne et le nord.
Décalage horaire
Une heure de moins par rapport à la France.
Hôtels
A Buçaco, le Palace Hotel, un joli pastiche de l'art manuelin bâti à la fin du XIXe siècle pour le roi Charles, a été transformé en hôtel en 1917. C'est aujourd'hui l'un des plus beaux établissements historiques du monde. Excellent restaurant, magnifique cave où sont entreposés une formidable collection de vins du Dão et du Douro. A partir de 180 euros la nuit (Mata de Buçaco, 3050-261, Luso, tél. (+351)23 193 79 70). La Quinta das Lágrimas à Coimbra appartient à la chaîne des Relais et Châteaux, belle architecture classique, luxe et confort, à partir de 121 euros la nuit (Santa Clara, 3041-901-Coimbra, tél. + 351 239 802 380). Le Faro Design Hotel est situé en bord de mer à Cascais, la banlieue chic de Lisbonne. Atmosphère calme, lumineuse et moderne. A partir de 115 euros la nuit (tél. (+351) 21 482 34 90).
Restaurants
Le Nacional à Coimbra, le plus branché des restaurants de la cité estudiantine. Les recettes classiques de la cuisine portugaise revisitées par un chef talentueux. A partir de 25 euros par personne (Rua Mário Paus, 12-1, tél. 82 94 20). Le restaurant Zé da Calçada à Amarante, jolie terrasse sur la rivière Tâmega, cuisine traditionnelle, à partir de 18 euros par personne (Rua 31 de Janiero, tél. 255 42 68 14). Le Beira Mar à Cascais est l'un des meilleurs restaurants de fruits de mer du Portugal : soupes de poissons et « caldeiradas », crustacés, sardines et maquereaux grillés, environ 30 euros par personne (Rua das Flores, 6, tél. 21 482 73 80).
Séjours
Dans sa brochure Portugal, Marsans propose des circuits individuels en voiture de location à partir de 578 euros Paris/Paris les 8 jours, comprenant les vols A/R sur la TAP, 7 nuits en hôtels (3 et 4*) et petits déjeuners et la location d'une voiture pendant 8 jours.
A lire
Nombreux guides (Routard, guide Bleu, Visa, Michelin et Gallimard) et les œuvres des grands écrivains portugais : Fernando Pessoa, Carlos de Oliveira ou Vitorino Nemésio.
Renseignements
- Office du tourisme portugais (ICEP), 135, boulevard Haussmann, 75008 Paris, tél. 01.56.88.30.80. Internet : ww.portugalinsite.com
- Marsans tél. 0.825.031.031. Brochure Espagne/Portugal dans les agences et à Quotidien Voyages, tél. 01.53.63.84.40.
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