Ouvrant la perspective de l’avenue Gedimino, les Champs-Élysées locaux, la cathédrale toute blanche abrite sur son fronton les imposantes statues de Sainte- Hélène, Saint -Stanislas et Saint- Casimir . À quelques mètres de là, la majestueuse tour de la cloche, blanche, ronde, élancée, semble surveiller la place. Les églises sont partout et, bien souvent, noires de monde car ici la ferveur religieuse n’est pas un vain mot. Grandes orgues, recueillement, prêche…
Saint- Casimir, patron de la Lituanie, a, bien sûr, droit à son église, exemple remarquable du style baroque. Sa splendide coupole, coiffée par la couronne des princes lituaniens, domine le panorama de la vieille ville. Les aléas de l’histoire de Saint- Casimir sont un peu à l’image de ceux subis par le pays : deux fois détruites au XVIIIe siècle, l’église sera transformée en grenier à blé par les armées françaises en 1812, qui en profiteront d’ailleurs pour détruire fresques, autels et statues. Et les décennies suivantes apporteront aussi leurs lots de dévastations. Pendant l’occupation soviétique, ces derniers, dont on ne connaissait pas un tel sens de l’humour noir, transformeront même l’église en musée … de l’athéisme !
Aujourd’hui, Saint-Casimir, à nouveau propriété des Jésuites, accueille les croyants en grand nombre. Et chaque dimanche, après la messe de midi, les meilleurs musiciens du pays viennent y donner concert.
L’art baroque a aussi marqué de son influence les diverses façades et portails que l’on découvre au gré de la promenade. Et il n’y a nulle surprise à apprendre que Vilnius a été inscrite voici une quinzaine d’années par l’Unesco au patrimoine mondial de l’Humanité. Flâner dans les ruelles aux pavés disjoints, marchander sur les marchés de plein air des petits objets en bois, des champignons séchés, des chapelets ou encore des bijoux en ambre. Car les artisans lituaniens travaillent comme personne cette résine de conifères fossilisée de toutes couleurs, du jaune, bien connu au bleu ou au translucide beaucoup plus rare. Parfois ramenés sur le sable lors des orages, certains fragments contiennent des plantes ou des insectes prisonniers depuis des millions d’années. Cet « or balte » entre aussi dans la composition de nombreux produits cosmétiques, de certains médicaments. Certains se font faire des massages avec l’ambre en pierre ou en poudre. D’autres la font mariner dans la vodka qui devient en un mois … ambrée et au goût rond et doux.
Ici et là, parcs et jardins insufflent leur fraîcheur. Et, au détour d’une ruelle, on tombe sur le palais présidentiel où a logé Napoléon lors de sa désastreuse campagne de Russie. À côté, voici l’université et ses quinze cours intérieures au bout de jolis petits passages où se mêlent harmonieusement le gothique, la renaissance, le baroque et le classicisme, en un mot tous les styles architecturaux de la ville.
Fondée en 1579, elle est la fierté de tous les Lituaniens. Son rayonnement a largement dépassé les frontières et des générations de scientifiques, de poètes et d’acteurs culturels y ont été formés. Sa magnifique bibliothèque, un des foyers scientifiques et culturels les plus célèbres du pays, est ouverte depuis plus de quatre siècles !
Dès avant, à partir du XIVe siècle, la capitale de la Lituanie avait accueilli l’une des plus importantes communautés juives d’Europe. Quelque 300.000 personnes à son apogée. «La Jérusalem du Nord », comme on disait alors, abritait cent cinquante synagogues et toute la ville parlait ou comprenait le yiddish. À partir de 1941, les troupes d’Himmler décimèrent la presque totalité des juifs lituaniens. Aujourd’hui, il ne reste qu’une seule synagogue et les juifs ne sont plus que quelques dizaines.
Si la mondialisation n’a pas épargné la capitale de la Lituanie, si l’on retrouve ici les mêmes boutiques que dans la plupart des capitales d’Europe, il flotte à Vilnius une certaine gaîté. Comme si les habitants se souvenaient chaque jour que leur liberté est récente et a été durement arrachée aux Soviétiques. Il suffit de passer une heure dans l’immeuble du KGB transformé en musée pour comprendre ce que les Lituaniens ont vécu pendant quarante ans. Geôles, salles d’interrogatoire, « outils », tout est resté en l’état. Et l’impression est saisissante.
Aujourd’hui, la presque totalité de la capitale lituanienne est rénovée. Un pont relie la ville nouvelle et la vieille ville, et le centre-ville se déplace progressivement sur l’avenue de la Constitution. Le quartier d’Uzupis aux jolies maisons en bois est assez symbolique de la transformation de Vilnius. Quartier longtemps mal famé, voici une dizaine d’années, il est aujourd’hui sans problème. Ce petit Montmartre lituanien, jumelé avec l’original, est aussi une mini-république libre avec passeport pour rire et grande fête le 1 er avril. Tout un symbole.
1 euro = 3,45 litas
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Guide : consulter le guide Petit Futé est une excellente préparation à la découverte de la Lituanie.
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