2° Congrès annuel de la Nouvelle Société Française d'Athérosclérose ( NSFA)
Biarritz 9-11 juin 2005
LA nutrigénomique permet d'étudier la réponse d'un organisme donné, comme l'homme, à un changement de son environnement nutritionnel. Sont concernés les macronutriments comme les lipides, les glucides, voire les protéines, mais aussi les micronutriments, vitamine E ou oligoéléments. Avec les nouvelles technologies, il est désormais possible d'analyser le génome dans son entier en une seule expérience avec des puces ADN. « Des avancées significatives ont été réalisées dans ce domaine, avec l'identification d'un certain nombre de facteurs de transcription qui répondent à des stéroïdes, des acides gras, des oxystérols, des acides biliaires et même des acides aminés », remarque le Pr Staels. De nombreux travaux sont actuellement menés pour essayer d'élucider le fonctionnement de ces facteurs et leur rôle dans l'adaptation aux changements nutritionnels. L'idée est de mieux comprendre la genèse des dysrégulations d'expression des gènes consécutives à une alimentation déséquilibrée et, en particulier, à la surconsommation calorique qui caractérise les pays développés. La découverte des mécanismes d'action de certains nutriments pourrait aider à élaborer des conseils nutritionnels ciblés.
Lipides, lipoprotéines, glucose, inflammation.
Les PPARs (Peroxisome Proliferator-Actived Receptors) sont des facteurs de transcription activés par les acides gras et leurs dérivés. Selon le concept actuellement admis, ils permettent à l'organisme de s'adapter aux changements de l'environnement nutritionnel, notamment en graisses. Certains d'entre eux jouent un rôle dans le contrôle de la régulation transcriptionnelle de l'homéostasie lipidique, lipoprotéique et glucidique, et dans l'inflammation. Leur utilisation dans le traitement du syndrome métabolique et du diabète repose sur cet effet. Les agonistes des PPARs agissent en modulant les gènes cibles par deux mécanismes : d'une part, une transactivation sur le métabolisme des lipides et des glucides et, d'autre part, un effet anti-inflammatoire par transrépression. Des études récentes ont montré que « les ligands des PPARs ont aussi un effet direct sur la paroi vasculaire où ils interfèrent avec les processus impliqués dans le développement et la progression de l'athérosclérose, en particulier la formation des macrophages spumeux et la réponse inflammatoire chronique », explique le Pr Staels.
Les glitazones augmentent la sensibilité périphérique à l'insuline, principalement par un effet au niveau de l'adipocyte. La modulation de la fonction adipocytaire régule l'expression des gènes spécifiques impliqués dans l'insulinosensibilité. Ainsi, l'activation de PPAR gamma améliore le métabolisme du glucose. Elle a également un effet sur la production de certaines cytokines et sur le pancréas, dont la fonction est contrôlée par le glucose et les acides gras libres. Une nouvelle famille de molécules, actuellement en étude de phase III, active à la fois les PPARs gamma et alpha. L'autre classe d'agonistes des PPARs, les fibrates, « permettent de corriger efficacement les dyslipidémies et diminuent le risque d'accident cardio-vasculaire ». Sur la base des données actuelles, les agonistes des PPARs devraient être plutôt administrés dans le cadre d'un traitement précoce, afin de permettre une prise en charge optimale des patients.
D'après la communication et un entretien avec le Pr Bart Staels, Inserm U545, institut Pasteur, Lille.
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