UN PROGRÈS thérapeutique important dans le glioblastome a été rapporté, hier à Chicago, au congrès de l'ASCO (American Society of Clinical Oncology), par John Sampson et son équipe (université de Duke, à Durham, États-Unis). Ils ont présenté les bons résultats d'un essai de phase II obtenus avec un vaccin thérapeutique. Le traitement a permis, au minimum, de doubler la survie sans rechute des patients traités.
Le vaccin vise une protéine exprimée par la moitié environ des glioblastomes multiformes. Cette protéine est le variant III du récepteur du facteur de croissance épithélial (EGFRvIII). Elle n'est pas exprimée normalement par le tissu sain, ce qui en fait une cible toute désignée.
La vaccination augmente la réponse immunitaire à l'encontre de l'EGFRvIII. C'est ainsi que sont détruites les cellules tumorales l'exprimant. De même, après traitement standard (chirurgie, chimio- ou radiothérapie), ce vaccin prévient la repousse tumorale.
Le traitement, au cours d'une phase II, a été testé auprès de 23 patients. Tous avaient bénéficié du traitement standard de leur glioblastome. Ils ont reçu une injection mensuelle, à laquelle était associé un traitement par témozolomide, un agent chimiothérapique destiné à majorer la réponse immunitaire.
La survie sans progression a été de 16,6 mois (valeur médiane), soit plus du double des 6,4 mois attendus dans ces conditions. La survie globale a été en moyenne de 33,1 mois, alors que le traitement standard offre, en général, 14,3 mois de survie. Les auteurs rapportent même des cas de patients ayant atteint 4, 5 ou 6 ans de survie après le diagnostic. Des durées quasi impensables auparavant, selon John Sampson.
Bonne surprise aussi du côté des effets indésirables. Ils ont été quasi inexistants, se limitant à des réactions locales.
Pour les chercheurs, le succès n'était pas assuré avant la mise en route des essais. En effet, ils redoutaient que la chimiothérapie, par son action immunosuppressive, ne réduise l'efficacité vaccinale. Il n'en a rien été. Ils ont constaté que, au cours de la récupération après la chimiothérapie, la réponse immune est en réalité majorée, comme si l'immunité surfonctionnait afin de se restaurer. « C'est le moment idéal pour introduire une vaccination », constate J. Sampson.
Ce résultat encourageant va conduire à la mise en place d'un essai clinique de phase III, de grande envergure, dans vingt pays.
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