L'ESSAI très positif d'un vaccin glycoconjugué visant 4 souches de méningocoques, A, C, W-135 et Y (MenACWY), est rapporté dans le « JAMA ». Contrôlé, randomisé, en ouvert, il a été mené auprès de deux populations d'enfants, enrôlés à l'âge de 2 mois. L'une au Royaume-Uni (n = 225) et l'autre au Canada (n = 196).
Des différences de protocoles ont été instaurées entre les deux groupes. Les jeunes Britanniques ont reçu le vaccin soit à 2, 3 et 4 mois, soit à 2 et 4 mois, soit un vaccin monovalent C à 2 et 4 mois. Les petits Canadiens ont été soit vaccinés à 2, 4 et 6 mois ou à 2 et 4 mois, soit ont reçu un vaccin tétravalent polysaccharidique, soit rien. Dans tous les cas, un rappel a été effectué à 12 mois.
Immunogène contre les 4 sérogroupes.
L'efficacité vaccinale a été jugée sur le taux d'activité bactéricide sérique tant après la primovaccination qu'après le rappel. Matthew D. Snape (Oxford) et coll. fournissent pléthore de données chiffrées en évaluation de cette activité. Il en ressort que, quels que soient les protocoles, le vaccin MenACWY est immunogène contre les 4 sérogroupes visés. La différence essentielle relevée porte sur le méningocoque A. Deux injections (2 et 4 mois) protègent moins bien que 3. Mais, après le rappel à 12 mois, il existe une séroprotection de 95 % contre les groupes C, W-135 et Y ; de 84 % contre le méningocoque A. Cette injection de rappel montre également son intérêt puisque les auteurs relèvent une baisse des titres de la bactéricidie avant l'injection, suivie d'une réascension après le rappel.
Ces constats permettent de suggérer une préférence pour le protocole 2, 4 et 12 mois, plus aisé à incorporer dans le calendrier vaccinal de pays où aucune immunisation n'est prévue à 6 mois.
Alors que le vaccin utilisé jusqu'à présent montrait quelques carences dans l'immunisation des tout-petits, le MenACWY a contourné cet obstacle. Le mérite pourrait en revenir au processus de fabrication. La protéine porteuse est un mutant naturel de la toxine diphtérique et non un toxoïde diphtérique détoxifié. De plus, il utilise comme adjuvant un phosphate d'aluminium, Enfin, la quantité et la longueur des chaînes de saccharides ont été soigneusement sélectionnées.
Reste la tolérance. Elle a été jugée excellente avec 2 ou 4 % de douleur des membres inférieurs ou de fièvre (selon les groupes).
Ce vaccin fournirait une solution préventive aux pays, comme les Etats-Unis, où aucun vaccin n'est admis contre ces 4 sérogroupes avant l'âge de 2 ans, ainsi qu'aux pays qui n'utilisent que le vaccin monovalent glycoconjugué contre le type C.
« JAMA », vol. 299, n°2, pp. 173-184.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature