UNE ANALYSE récente des différents types de papillomavirus (HPV) présents chez des femmes atteintes de cancer du col utérin, en Europe et aux Etats-Unis, a montré que 65 % avaient été infectées par du HPV 16 et 71 % par du HPV 16 ou du HPV 18. Les proportions des autres types de HPV retrouvés étaient : HPV 33 (6 %), HPV 31 (4 %), HPV 45 (3 %), HPV 56 (2 %), HPV 35 (1 %), HPV 52 (1 %). Dans 88 % des cancers cervicaux, un de ces types de virus était présent.
Fort de ces constatations, GlaxoSmithKline Biologicals a développé un vaccin capable de protéger contre les HPV de types 6 et 18. Ce vaccin a été formulé avec l'adjuvant AS04, adjuvant original dont GSK a la propriété, composé de sels d'aluminium combinés à la molécule immunostimulante MPL (3-deacyclated monophosphoryl lipid A). Cet adjuvant présente la particularité d'augmenter la réponse immunitaire. Le dosage des anticorps contre les HPV 16 et 18 de femmes, de 18 à 30 ans, vaccinées contre ces virus, a montré un taux plus élevé un mois après la 2e ou la 3e injection avec la préparation utilisant comme adjuvant AS04, qu'avec un vaccin ne contenant que des sels d'aluminium. En outre, ce taux plus élevé dû à l'adjuvant persiste au moins trois ans et demi.
Les résultats d'un essai (HPV-001) mené par GSK chez 1 113 femmes âgées de 15 à 25 ans a montré une protection de 100 % contre les HPV 16/18 et les lésions histologiques. De plus, l'étude fournit une preuve préliminaire de la protection croisée contre les types d'HPV considérés plutôt comme à haut risque de cancer cervical (types 31, 52 et 45), ce qui pourrait augmenter la protection jusqu'à 80 %.
Les adolescentes et préadolescentes.
Le programme des futurs essais portera en outre sur la performance du vaccin chez les femmes de 10 à 55 ans. Avec l'apparition de la vaccination contre les papillomavirus, les organismes de santé publique devront déterminer les stratégies optimales de prévention, plus spécialement en fonction du sexe et de l'âge. Le modèle mathématique actuel suggère que pour prévenir la maladie, la seule vaccination des femmes pourrait être aussi efficace et plus rentable que celle incluant les hommes. Etant donné leur susceptibilité à l'infection par le HPV, les adolescentes et préadolescentes, avant même le début de leur vie sexuelle, représentent une cible de choix pour les programmes de vaccination. Cependant, le risque de nouvelles infections persiste pendant toute la vie sexuelle de la femme, ce qui pourrait conduire à proposer une vaccination plus large. Fondée sur les données cliniques actuellement disponibles, la vaccination contre le papillomavirus aura un impact très probable sur l'incidence du cancer cervical, aussi bien chez les femmes subissant des tests de dépistage que chez celles n'en subissant pas.
Symposium organisé par GlaxoSmithKline, dans le cadre du 13e Congrès européen sur le cancer (ECCO 13) auquel participaient les Drs J. Monsenego (institut Alfred-Fournier, Paris), P. Monteyne (GlaxoSmithKline Biologicals, Belgique), M. Arbyn (Scientific Institute of Public Health, Bruxelles), E. Hannon (GlaxoSmithKline Biologicals, Belgique) et D. Harper (New Hampshire, Etats-Unis).
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