AUJOURD'HUI, le monde est menacé par le virus A de type H5N1 dont les oiseaux sauvages, notamment aquatiques, représentent le réservoir naturel. La panzootie touche actuellement les continents asiatique, européen et une partie de l'Afrique. Bien que la transmission à l'homme soit exceptionnelle, depuis 1997, l'OMS a recensé 382 cas et 241 décès. Le danger réside dans la transmission interhumaine qui, jusqu'à présent, a été observée trois fois : en Chine, en Thaïlande et en Indonésie. La simple adaptation, chez le virus, d'un facteur clé de pénétration cellulaire : l'acide sialique SA alpha 2,3 GAL en SA alpha 2,6 GAL favoriserait la liaison virale H5N1 chez l'homme.
Phase pandémique 3 de l'OMS.
Nous sommes en phase pandémique 3 de l'OMS et, pour le Pr Claude Hannoun (Institut Pasteur, Paris), «il n'y a plus qu'un pas à franchir du risque faible à exceptionnel au risque de foyer de petite nature signifiant toutefois que, même minime, la transmission existe et que le virus a trouvé la bonne clé».
Le vaccin prépandémique est destiné à la phase initiale de la pandémie. En effet, le temps nécessaire entre le début de la pandémie et la disponibilité des premières doses de vaccin réalisé à partir de l'identification exacte du sous-groupe viral en cause (vaccin pandémique) est de quatre à six mois. Son arrivée serait postérieure au pic épidémique.
Ce raisonnement a décidé les Laboratoires GSK, implantés depuis cinquante ans en vaccinologie, à suivre une approche « proactive » qui a permis la mise au point de Prepandrix. Ce dernier est fabriqué à partir des souches virales qui circulent actuellement chez les oiseaux et potentiellement susceptibles de causer la pandémie. L'une des innovations réside dans la nature de l'adjuvant AS03 qui favorise une réponse immunologique forte, à spectre large et durable. Il permet aussi de minimiser la quantité d'antigène présent dans le vaccin et donc de réaliser rapidement une quantité de doses importantes.
Immunogénicité élevée au 42e jour.
Deux études ont démontré l'efficacité de Prepandrix. Elles ont toutes deux été menées chez des volontaires sains âgés de 18 à 60 ans, à qui les 2 doses de vaccin nécessaires pour obtenir le titre d'anticorps protecteur ont été administrées à 21 jours d'intervalle. La souche H5N1 A/Vietnam/1194/204 a été utilisée pour ces études. Les résultats ont confirmé qu'une concentration en antigène de 3,75 µg avec adjuvant AS03 permettait d'obtenir une immunogénicité élevée au 42e jour. Les trois critères d'immunogénicité (inhibition d'hémagglutination) étaient atteints après la seconde dose avec, respectivement, pour l'étude H5N1-007 et FLU D PAN-002 des taux de séroprotection > 70 % dans 84 et 94,3 % des cas, des taux de séroconversion > 40 % dans 82 et 93,7 % des cas et un facteur de séroconversion > 2,5 dans 27,9 et 39,8 % des cas.
Six mois après la vaccination, les taux de séroprotection et de séroconversion étaient successivement de 54 % et de 52 % démontrant ainsi le maintien de l'immunité humorale induite.
Par ailleurs, une immunité croisée contre des souches H5N1 circulantes a pu être démontrée de même qu'une protection croisée in vivo chez le furet.
En France, le gouvernement travaille actuellement sur le plan de lutte en cas de pandémie et la mise à disposition de ce vaccin s'inscrit dans ce schéma.
D'après une conférence de presse organisée par les Laboratoires GlaxoSmithKline, avec la participation des Prs Claude Hannoun, Institut Pasteur (Paris) et François Bricaire, hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).
* Prepandrix est indiqué dans l'immunisation active contre le sous-type H5N1 du virus de la grippe A, pour lutter contre une éventuelle pandémie grippale. Prepandrix devra être utilisé selon les recommandations officielles.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature