Un vaccin contre le zona

Publié le 17/07/2015
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Il sera peut-être possible demain d’être protégé contre le zona par un simple vaccin. Les résultats d’un essai de phase III publié en mai dernier dans The New England Journal of Medicine témoigne en effet d’une grande efficacité. Mis au point par GSK, il réduirait le risque de 97 % à la suite de deux injections. Certes, un vaccin dans cette indication est déjà disponible. Mais son impact est modéré. Le nouveau vaccin appelé HZ/su ouvre donc de nouvelles perspectives. D’autant que la pathologie est fréquente. 224 000 à 250 000 nouveaux cas par an seraient recensés dans l’Hexagone avec à la clef 2 500 hospitalisations.

Efficacité de 97,2 %

Il est produit à partir d’une protéine du virus de la varicelle et d’un liposome qui joue le rôle d’adjuvant. L’essai qui a permis de démontrer son intérêt a été mené dans 18 pays. Plus de 16 000 participants âgés de 50 ans ou plus ont été enrôlés dans l’étude. Le suivi s’est déroulé sur une période de trois ans. Au final, 216 cas de zonas ont été répertoriés, 6 dans le groupe de patients vaccinés et 210 dans le groupe placebo avec donc une efficacité de 97,2% pour le vaccin. Il a par ailleurs répondu aux attentes des évaluateurs sur un second point. Il ne perd pas en efficacité selon l’âge. Ce qui autorise une vaccination chez des patients de 70 ans ou plus. Les expérimentateurs notent là une différence avec le vaccin déjà disponible moins efficace chez les plus de 70 ans. Quant à la tolérance, elle s’est révélée bonne. La douleur au point d’injection et les myalgies sont les principaux effets secondaires. La fréquence de la douleur est toutefois bien corrélée au vaccin. Elle est recensée chez 79 % des patients recevant la formule active et chez 11 % seulement qui se sont vus administrer le placebo. En revanche, après un suivi de plus de trois ans, le nombre d’effets secondaires dans le groupe placebo ou le groupe HZ /su est comparable.

Comment agit le vaccin ? Il intervient par l’intermédiaire des cellules CD4-CD8 qui renforcent donc la protection contre le virus. Toutefois, d’autres études complémentaires sont aujourd’hui nécessaires pour mieux appréhender le mécanisme d’action de ce vaccin. Ces résultats ouvrent toutefois la voie à de nouvelles perspectives dans la prévention du zona dans la population la plus touchée, à savoir les personnes âgées. Demeure enfin la question de la durée de protection conférée par le vaccin.


Source : Décision Santé: 302