LA PRÉPARATION du vaccin antigrippal sur oeuf embryonné a plusieurs inconvénients, en particulier la lenteur de sa mise en oeuvre dans l'éventualité d'une pandémie brutale.
Des Américains montrent qu'une nouvelle méthode de production du vaccin, au moyen de l'expression du gène de l'hémagglutinine virale sur des cellules d'insectes, offre une bonne sécurité et une excellente protection à la dose de 135 µg de vaccin (1).
Ce vaccin trivalent (H1, B, H3), appelé FluBIOK, a été préparé par technique d'ADN recombinant en utilisant, comme vecteur d'expression de l'hémagglutinine, le baculovirus, un virus attaquant les insectes. Il a été testé chez 460 volontaires sains durant la saison grippale 2004-2005.
Un groupe (n = 154) a reçu un placebo ; un autre groupe (n = 153) 75 µg de vaccin contenant 15 µg d'hémagglutinine de virus A (souche H1N1) et de virus B + 45 µg d'hémagglutinine de virus A (souche H3N2) ; et le 3e groupe 135 µg de vaccin constitué avec 45 µg d'hémagglutinine de chacun des 3 types de virus.
Un pouvoir immunogène satisfaisant.
Les chercheurs de l'université de Rochester ont d'abord vérifié la bonne tolérance, locale et générale, du vaccin. Ils ont ensuite observé un pouvoir immunogène satisfaisant, particulièrement aux doses fortes. La réponse anticorps, pour le composant H1, était de 51 % à la dose de 75 µg de vaccin et de 67 % à la dose de 135 µg ( vs 3 % pour le placebo). Elle était, respectivement, de 65 % et 92 % en ce qui concerne le composant B ( vs 4 %), et de 81 et 77 % pour H3 ( vs 11 %).
Un suivi pendant la saison grippale.
La protection vaccinale est, par ailleurs, apparue prometteuse.
Le suivi des volontaires, au cours de la saison grippale considérée, a objectivé 7 cas de grippe (4,6 %) chez les sujets non vaccinés, 2 cas (1,3 %) chez les sujets ayant reçu la dose de 75 µg et aucun cas chez ceux ayant reçu 135 µg de FluBIOK. Si ces résultats sont confirmés sur de plus larges cohortes, cette technique permettrait de gagner du temps dans l'élaboration des vaccins antigrippaux. Les auteurs notent, en outre, que l'inclusion du composant neuraminidase ne semble pas nécessaire à l'obtention d'une protection dans cette approche.
(1) J. J. Treanor, G. M. Schiff, F.G. Hayden, R.C. Brady, C. M. Hay, A.L. Meyer, J. Holden-Wiltse, H. Liang, A. Gilbert, M. Cox. Safety and immunogenicity of a baculovirus-expressed hemagglutinin influenza vaccine. «Jama », 11 avril 2007, vol. 297, n° 14 : 1577-1582.
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