Les herbes chinoises n'ont pas fini de faire parler d'elles. Et une fois encore dans le cadre d'une intoxication... parce qu'elles ont été mal préparées, à des doses trop élevées.
Le cas est rapporté par des médecins de San Diego (Californie). Ils reçoivent aux urgences une femme de 66 ans qui, souffrant de douleurs articulaires, s'est procuré auprès d'un herboriste des plantes « à préparer dans un thé ». L'infusion aussitôt prise, elle ressent des paresthésies, des nausées, une faiblesse et une oppression thoracique. Elle est hospitalisée avec une tachycardie supraventriculaire, mettant sa vie en danger, et réfractaire à l'adénosine ou aux manœuvres de cardioversion électrique. Peu après le trouble du rythme évolue en tachycardie ventriculaire, également résistante aux thérapeutiques classiques.
Au bout de quatre heures, le rythme redevient enfin sinusal. La patiente est admise en neurologie. Elle en sort au 4e jour, indemne.
La fameuse herbe est analysée pendant ce temps. Elle contient de l'aconitine. Cette substance se lie avec une grande affinité aux canaux sodium, qu'elle active.
L'aconit est utilisé en médecines chinoise et japonaise pour ses vertus analgésiques et antirhumatismales. Sa toxicité cardiaque est bien connue. Un danger nouveau, selon les médecins californiens, en raison du succès des herbes médicinales aux Etats-Unis.
« N Engl J Med », 353 ; 14 : 6 octobre 2005.
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