« La kératose actinique ne doit pas être prise à légère, ces lésions pouvant évoluer vers un cancer épidermoïde », prévient Jean Kanitakis (hôpital Édouard Herriot, Lyon). De plus, cette pathologie se heurte à des difficultés de diagnostic et d’évolution : «Il est très difficile de distinguer cliniquement une kératose actinique d’un cancer épidermoïde et, d’autre part, on ne peut pas prévoir quelle lésion de kératose actinique va évoluer vers un tel cancer » poursuit le dermatologue. Pour ces raisons, un dépistage précoce et un traitement efficace sont essentiels.
Aujourd’hui, il existe plusieurs traitements de la kératose actinique : la cryothérapie, le 5FU, l’imiquimod 5 %, le diclofénac de sodium 3 %, ou encore la photothérapie dynamique. Mais « aucun de ces traitements ne dégage une efficacité très supérieure aux autres et tous ont beaucoup d’effets secondaires », explique Jean-Michel Amici (hôpital Saint-André, Bordeaux). De plus, la cryothérapie ne doit pas s’utiliser plus de deux fois et les topiques existants doivent s’appliquer pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Avantage différentiel
Mais à l’avenir, la situation pourrait être meilleure, avec « des traitements à la fois efficaces, de plus en plus courts et pratiques », estime Jean-Michel Amici, en citant notamment le mébutate d’ingénol, l’association 5FU/acide salicylique, l’imiquimod à 3,75 % ou le patch d’acide 5 amino-lévulinique.
Le mébutate d’ingénol (Picato®, laboratoires Leo Pharma) a obtenu son AMM en novembre dernier. Il a pour avantage une très courte durée de traitement : 3 jours pour le traitement du visage et du cuir chevelu; et 2 jours pour le traitement du tronc et des extrémités. On note 42 % de rémission complète (RC) sur la kératose actinique du visage et du cuir chevelu à 2 mois, et 34 % de RC pour celle du tronc et des extrémités. Pour l’association 5FU/acide salicylique, le produit s’applique pendant 3 mois et le taux de RC est de 55 % à 20 semaines. L’imiquimod 3,75 % s’applique en discontinu sur 6 semaines, avec un taux de RC de 36 %. Quant au patch d’acide 5 amino-lévulinique, on observe 74 % de RC à 8 semaines.
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