AU BOUT d'un an de traitement, les femmes ayant suivi un protocole modéré de traitement avant fécondation in vitro (FIV) associé à un transfert unique d'embryon n'ont pas conçu moins d'enfants que celles soumises à un protocole standard. De plus, elles n'ont pas ressenti moins d'inconfort, ont eu moins de grossesses multiples et ont entraîné moins de dépenses de santé. L'hypothèse de départ du travail randomisé mené aux Pays-Bas par Esther Heijnen (Utrecht) et coll. est donc confirmée.
Les auteurs ont mis en place cette étude afin de vérifier qu'il est possible d'éviter certains inconvénients majeurs de la FIV, tout en conservant un niveau semblable de grossesses. Il est vrai que les protocoles standards de stimulation ovarienne sont destinés à recueillir plusieurs ovocytes afin de pouvoir en transférer deux. C'est ainsi que de nombreuses grossesses multiples surviennent avec un risque plus élevé de morbi-mortalité infantile.
43,4 % ont donné naissance à un enfant vivant.
Les médecins néerlandais ont enrôlé 404 femmes qui n'avaient pas commencé de protocole de FIV ou avaient déjà mis au monde un enfant après une telle procédure. Toutes avaient moins de 38 ans. Elles ont été séparées en deux groupes. L'un bénéficiait d'une stimulation ovarienne modérée par antagoniste de la GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone) avec transfert d'un embryon unique. Dans l'autre groupe, la stimulation était prolongée et deux embryons étaient transférés.
Au bout d'un an, 769 fécondations ont été réalisées (444 chez les 205 femmes sous traitement modéré, 325 chez les 199 sous l'autre protocole). Parmi les 205 patientes, 43,4 % ont donné naissance à un enfant vivant (ou davantage), contre 44,7 % pour les 199 autres. La grande différence réside dans le nombre de grossesses multiples. Il était de 0,5 % après transfert d'un embryon unique et de 13,1 % dans l'autre groupe.
L'un des objectifs du travail était d'apprécier la qualité de vie des femmes qui s'investissent dans ces protocoles. Les questionnaires ne montrent aucune différence significative ente les deux groupes de femmes en ce qui concerne l'anxiété, la dépression, l'inconfort physique ou le sommeil. Avec toutefois une tendance à l'élévation progressive du degré d'inconfort pour le protocole standard, alors qu'il demeure stable dans l'autre situation. Et pourtant, les auteurs précisent que celles du groupe à traitement modéré ont subi en moyenne, au cours de l'année de suivi, davantage de cycles de FIV.
Enfin, au plan économique, le coût moyen a été de 8 333 euros pour les protocoles modérés, contre 10 745.
« Lancet », vol. 369, 3 mars 2007, pp. 743-749.
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