SOUFFRIR dans sa chair est toute la description que donnent les patients de leur douleur. Ils la décrivent comme une décharge électrique, une brûlure, un déchirement..., comme intermittente ou continue, se situant au niveau d’une articulation, sur un trajet nerveux... Cette ou ces douleurs sont toujours accompagnées de répercussions psychologiques. Le patient intègre la douleur en fonction de son vécu, de ses habitudes, de sa psychologie, et de l’expression de cette douleur. La douleur peut être «nuancée» par tout ce qui a été mémorisé, «nuancée» par la façon dont elle s’intègre dans un quotidien et par le moment où elle arrive.
Le problème de la douleur chronique est complexe. D’une douleur aiguë, on va passer à une douleur chronique au bout de trois à six mois en fonction de phénomènes de «réentrées», de retentissements émotionnels, comportementaux, psychologiques. C’est «le modèle biopsychosocial» de la douleur, qui peut être utilisé pour comprendre la douleur chronique rebelle, très difficile à prendre en charge. Depuis peu, on considère qu’une personne exprimant une douleur ressentie comme physique doit être reconnue «comme ayant mal», même en l’absence de lésions objectives.
La douleur aiguë, signal d’alarme d’une agression corporelle, est dans la grande majorité des cas facile à gérer. Les moyens de la faire céder existent et sont efficaces. Il en est tout autrement pour la douleur chronique, «véritable puzzle». Il faut prendre en compte à la fois l’anxiété, la fatigue, la dépression... tout cela à des degrés divers, se chevauchant, s’entrecoupant. La chronicité est responsable de conséquences diverses. Elle est liée à une stimulation, nociceptive ou non, répétitive. Il existe «une intégration en continu de la douleur chronique». A partir de ce moment, tous les facteurs environnementaux vont entrer en ligne de compte (familiaux, professionnels, accidents de travail...). Il y aura à la fois des répercussions pour celui qui en est la victime, et pour l’entourage et pour la société.
Un contrat d’objectifs et de moyens.
La difficulté de la prise en charge de la douleur chronique – de la douleur-maladie – est de faire la part de ce qui revient à la douleur organique et aux douleurs psychologiques.
Pour la même pathologie, les répercussions sont très différentes en fonction de l’individu : une lombalgie est une catastrophe pour un maçon ; pour un écrivain, c’est seulement ennuyeux.
Il faut donc bien comprendre que, pour prendre en charge une douleur chronique, il faut la resituer dans son environnement. La prise en charge implique «le passage d’un contrat d’objectifs et de moyens entre le patient et le médecin traitant» et «un traitement à la carte». Avec la nécessité de faire comprendre que, parfois, ce n’est pas le retour à la situation initiale qu’il faut attendre du traitement, mais seulement une amélioration dans la vie quotidienne.
Les stratégies thérapeutiques nécessitent donc «une prise de conscience du soignant, une formation adéquate, une organisation de soins transversale et pluridisciplinaire», et du temps, une grande disponibilité.
Si la prise en charge de la douleur a longtemps été négligée en France, les choses évoluent avec une prise de conscience et l’implication des politiques. «La douleur ne doit plus être une fatalité, elle doit être comprise comme une priorité de santé.» Les trois plans gouvernementaux successifs de lutte contre la douleur en sont le témoignage.
Le programme Action, Education, Douleur
Fortement impliqués dans le domaine de l’antalgie, les Laboratoires sanofi-aventis lancent un nouveau programme d’envergure nationale dans la prise en charge de la douleur, intitulé Action, Education, Douleur, qui s’inscrit parfaitement dans le troisième plan Douleur 2006-2010.
« L’objectif d’Action, Education, Douleur, précise le Dr Isabelle Jolivet-Landreau (directrice médicale sanofi-aventis OTC/antalgie), est d’identifier, d’encourager et de communiquer les initiatives mises en oeuvre par les professionnels de santé pour améliorer, au-delà du médicament, la prise en charge de la douleur et la qualité de vie des patients. »
Les professionnels de santé sont invités à communiquer leurs initiatives originales en la matière, qu’elles soient médicales, humaines ou sociales via un dossier « Initiatives » disponible à partir du 9 mai*. Tous les dossiers seront examinés par un jury présidé par le Dr Alain Serrie, président de la Sfetd (Société française d’étude et de traitement de la douleur) et président de Douleur sans Frontières. Dix des meilleures initiatives seront couronnées par des prix d’une valeur de 3 000 euros, remis en novembre au cours du Congrès national de la Sfetd, cette année à Nantes. Les organisateurs insistent sur la mise en place déjà effective des initiatives proposées et sur leur reproductibilité tant à l’hôpital qu’en pharmacie ou à domicile. Elles pourront ainsi être valorisées, portées à la connaissance du public, un grand nombre de patients pouvant ainsi en bénéficier.
* Le dossier « Initiatives » est disponible à partir du 9 mai : auprès des visiteurs médicaux hospitaliers de sanofi-aventis ; sur le site Internet : santea.com ; sur simple demande au 0.805.46.00.00 (appel gratuit).
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