Dernière halte ou presque avant les Amériques, Les Canaries situées à 300 km des côtes africaines sont constituées de sept îles principales, Tenerife et la Gran Canaria étant les plus étendues. L’Archipel doit son nom aux chiens sauvages qui y abondaient à l’arrivée des premiers explorateurs et déjà dans leurs écrits Pline le Jeune et Hérodote parlaient des hommes-chiens qui vivaient dans une île, tout à l’Ouest du monde. Placée au centre de l’archipel, Tenerife est dominée par un impressionnant volcan toujours actif, le Teide qui constitue avec ses 3716 m le plus haut sommet… d’Espagne puisque les Canaries constituent une des dix-sept communautés autonomes du royaume ibérique.
C’est en 1479, par le traité d’Alcaçovas que les Espagnols obtinrent la possession des Canaries qu’ils se disputaient depuis des lustres avec les Portugais (ceux-ci, en compensation purent annexer Madère). Les premiers habitants de l’île avaient été les Amazighes, d’origine berbère. Grecs et Romains avaient pour leur part fait de ces terres aux confins du monde connu l’emplacement du Jardin des Hespérides et des Champs-Elysées. Puis jusqu’à la fin du XVe siècle, les Guanches décrits dans les récits comme des géants blonds de près de deux mètres au type quasi germanique, vivant d’élevage et d’agriculture, avaient régné en maître sur ces terres. Mais massacrés par les colons ou emmenés en esclavage en Amérique Latine, la population Guanche disparut très vite après l’arrivée des Espagnols. Soldats castillans, marins et commerçants allaient dès lors s’implanter. Continuant à s’étendre autour du château de San Cristobal, Santa Cruz de Tenerife obtint son titre de ville en 1803 grâce au décret royal du roi Carlos IV pour devenir la capitale telle qu’on peut la découvrir aujourd’hui avec son charme intemporel. Quand on y débarque pour la première fois, l’enchantement est immédiat. Flâneries dans le quartier du port, promenades bucoliques dans la multitude de petits parcs qui agrémentent la ville, pèlerinage dans les églises de la Conception ou de San Francisco, découverte du palais de Carta avec ses balcons et son patio au style architectural typiquement canarien… Les journées peuvent être bien remplies pour les touristes curieux qui pourront aussi s’imprégner de l’histoire de l’île en visitant le remarquable Musée de la Nature et de l’Homme où tout ce qu’il faut savoir sur les Guanches, mais aussi sur les phénomènes météorologiques et volcaniques, la faune, la flore, l ‘archéologie ou la biologie marine a été magistralement réuni.
Il y a tant de choses à faire à Tenerife. Sorti de Santa Cruz, vos pas vous emporteront vers La Laguna, ville coloniale où se mélangent les influences américaines et européennes ou vers le petit port de Los Cristianos. Mais s’il y a une seule randonnée à faire, c’est celle qui vous conduira au Parc National de la Teide dominé par les 3781 m du strato-volvan Pico Viejo. Le Parc offre un paysage volcanique spectaculaire dominé par l’escarpement déchiqueté de Las Canadas. D’autres excursions tout aussi enthousiasmantes peuvent aussi s’imaginer pour découvrir le Parc naturel d’Anaga ou les falaises de los Gigantes. L’occasion de découvrir une flore remarquable à commencer par le pin des Canaries qui forme d’immenses forêts au centre de l’île. Mais les deux espèces les plus remarquables sont peut-être le dragonnier, plante emblématique de l’île et l’Oiseau de paradis, une fleur magnifique originaire en fait d’Afrique du Sud.
Bref, quand on est à Tenerife, on regrette que les journées n’aient que 24 heures tant elle recèle de beautés parfois cachées qu’il faut se donner la peine de découvrir. Une véritable île au trésor.
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