Quelque part en Californie. Le corps d'une jeune femme est retrouvé au fond d'un fossé. Une femme-flic, spécialiste des scènes de crime et un rien anticonformiste, est chargée de l'enquête. Rien de plus classique. Auparavant nous avons vu, dans une maison en ruines, isolée sur une falaise, se préparer un duel au revolver, un suicide ou une partie de roulette russe, on ne sait pas très bien. Il faudra les trois quarts du film (qui dure 1 h 58) pour revenir à cette scène essentielle.
Barbet Schroeder, auquel le projet a été proposé alors qu'il tournait en Colombie « la Vierge des tueurs », a voulu « faire un film à suspense qui fonctionne comme tel avec le public tout en brisant certaines conventions hollywoodiennes »*. A savoir : la star n'apparaît qu'après dix minutes, il y a deux histoires parallèles, on s'intéresse aux problèmes des méchants et on espère que l'un d'eux va s'en tirer...
Rien de nouveau, en fait, sous le soleil californien. On n'échappe pas au duo de flics qui ont tout pour ne pas s'entendre (l'inspectrice rude à cause d'un traumatisme passé et son nouveau co-équipier, un gentil garçon). On a droit aussi à des considérations pseudo-philosophiques sur le crime parfait et la différence entre le bien et le mal. Et les péripéties ne sont pas d'une grande vraisemblance.
Bien sûr, Barbet Schroeder connaît son métier et enlève les scènes d'action comme les confrontations psychologiques avec un brio certain. On ne s'ennuie pas vraiment, c'est juste que tout est finalement très convenu. Comme le jeu de Sandra Bullock, grande bringue plus à l'aise dans l'action que dans l'intériorité.
L'autre flic, incarné par Ben Chaplin (un Anglais qui n'a rien à voir avec Charlot) fait son travail honnêtement. Et les deux jeunes, Ryan Gosling, révélé dans « Danny Balint », et Michael Pitt, sont eux plutôt intéressants.
*« Le Film français », 24 mai.
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