Il n’est pas rare qu’un individu ait une épreuve d’effort normale et que quelques jours ou semaines plus tard il développe un infarctus ou meurt subitement d’une rupture de plaque coronarienne.
On sait depuis 1999 que des taux élevés de CEC apparaissent dans le sang plusieurs jours ou plusieurs semaines avant la survenue d’un infarctus du myocarde. Il restait à trouver une méthode rapide et applicable en clinique pour capturer ces rares cellules endothéliales.
Les chercheurs ont utilisé une plate-forme d’isolement de cellules rares (Veridex CellSearch System) en combinaison avec une analyse informatique d’image fluorescente.
Avec ce test, ils ont quantifié le taux des CEC (CD1246+/CD105+/CD45-) dans les échantillons sanguins de 50 patients ayant un IM avec élévation du ST (qui survient après rupture de plaque artérielle) et chez 44 témoins consécutifs en bonne santé. Le sang des patients avec IM était recueilli avant angiographie et angioplastie.
Les résultats montrent des taux de CEC nettement plus élevés dans les cas d’IM que chez les témoins, avec des taux moyens respectivement de 19 et 4 cellules/ml. Le taux de CEC distingue bien les cas d’IM des témoins.
De plus, les taux de CEC ne sont pas corrélés aux marqueurs typiques de nécrose myocardiaque.
Enfin, la principale avancée est la découverte que les CEC des patients ayant un IM aigu ont un certain nombre d’anomalies morphologiques distinctes, comparées aux CEC de témoins sains appariés pour l’âge, et aux CEC de patients ayant une maladie vasculaire périphérique : elles sont deux fois plus larges ; certaines CEC contiennent plus de 3 noyaux.
« Avec de plus amples validations, nous espérons que ce test sera développé pour un usage commercial dans un ou deux ans », laisse entrevoir le Dr Raghava Gollapudi (Sharp HealthCare).
« Pour les patients qui se présentent aux urgences avec une douleur thoracique et n’ont pas de signe d’IM ou de lésion du muscle cardiaque, ce test pourrait aider à diagnostiquer la présence du processus sous-jacent en cours et déterminer qu’il existe un risque imminent d’IM, ce qui pourrait conduire a la prévention par l’administration d’un traitement », explique au « Quotidien » le Dr Topol.
Damabi et coll. « Science Translational Medicine » du 21 mars 2012.
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