Sourire. Mettre les deux bras à l'horizontale et tenir la position. Dire une phrase simple de manière cohérente. Une minute, pour que quiconque puisse faire subir trois épreuves simples à un sujet suspecté d'AVC. Les résultats de cette évaluation fournis par téléphone au régulateur du 15 feraient gagner un temps précieux dans la thrombolyse. Il faut se souvenir que les urgentistes ne disposent que de trois heures pour la réaliser.
Le test a été mis au point par l'équipe de Jane H. Brice (Chapel Hill, Caroline du Nord). Il est dérivé de l'échelle en trois points utilisée par les professionnels et connue sous le nom de CPSS (Cincinnati Prehospital Stroke Scale).
Pour l'instant, le test n'a été évalué qu'en situations artificielles en milieu hospitalier. Seule l'évaluation grandeur nature permettra de confirmer les excellents résultats de la simulation.
Les auteurs ont enrôlé des survivants d'AVC présentant une, deux ou trois séquelles (asymétrie faciale, déficit musculaire d'un membre supérieur ou trouble de la parole). Cent visiteurs à l'hôpital ont été sollicités. Chacun a été mis en présence du « survivant » et d'un examinateur, dans une pièce calme. Il devait répondre au téléphone, lorsqu'il sonnerait, et suivre les instructions.
De 94 à 97 % de succès
Les indications du test ont été bien suivies dans 96 % des cas. Les visiteurs ont détecté la faiblesse musculaire dans 97 % des cas, et son absence, soixante-douze fois. Le trouble de la parole, tout comme son absence, a été constaté par 96 volontaires. Si 94 % de visiteurs ont reconnu l'absence d'asymétrie faciale, seulement 74 % d'entre eux l'ont détectée. Peut-être un proche des patients aurait-il été plus compétent pour noter une modification du sourire, suggèrent les auteurs. Cet item est difficile à réaliser sur un étranger.
« Notre étude montre qu'un adulte non entraîné peut détecter avec succès des symptômes d'AVC. Cette aptitude peut permettre à un membre de l'entourage d'agir comme les yeux et les oreilles du régulateur du "9-1-1" (le "15" américain). »
Présentation à la 28e Conférence internationale de l'American Stroke Association, Phoenix.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature