Un sommeil de meilleur qualité après 50 ans

« La dette de sommeil est moins marquée après 50 ans » affirme le Pr Damien Léger, président du conseil scientifique de l'Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV). C'est en effet ce que révèle une étude faisant l'état des lieux du sommeil des aînés à l'occasion de la 10e journée du Sommeil (19 mars 2010). Pourquoi une moindre dette de sommeil ? Car avec la retraite ou le ralentissement de l’activité professionnelle, les sujets dorment globalement davantage en semaine et ont moins besoin de récupérer le week-end. Ils gagnent en moyenne 17 minutes de sommeil par semaine par rapport aux plus jeunes, d'autant que près de la moitié des seniors font la sieste trois à six fois par semaine. « La sieste est un besoin physiologique qui existe dès l'enfance et qui revient avec le vieillissement » poursuit le Pr Léger, et après 50 ans le nombre de siestes augmente, passant de trois entre 50 et 60 ans, à six après 80 ans. 31 % des personnes interrogées ont commencé à faire la sieste lorsqu'elles ont pris leur retraite.

Contrairement aux plus jeunes qui ne peuvent échapper aux contraintes horaires professionnelles et familiales, les plus de 50 ans ont davantage la possibilité de dormir et de se réveiller quand ils en sentent le besoin. Ils respectent ainsi mieux leurs rythmes biologiques. Ce qui explique sans doute en partie ce sentiment de satisfaction globale qu'ont plus des trois quarts des seniors vis à vis de leur quantité de sommeil. Ils dorment en moyenne 7h13 en semaine et 7h30 le week-end. Ils se couchent à 22h35 et consacrent 20 minutes à une activité telle que lire (64 %), regarder la télévision (53 %), écouter une émission de radio (48 %) ou de la musique (48 %). Ils sont aussi de plus en plus nombreux à surfer le soir sur Internet (14 %). Ils déclarent s'endormir ensuite relativement rapidement (13 minutes). Ils se réveillent à 6h41 pour se lever à 7h12 en moyenne, renonçant ainsi pour la plupart aux grasses matinées qu'affectionnent les plus jeunes.

Reste un quart des seniors interrogés, qui déclare mal dormir. Parmi eux 72 % se plaignent d'insomnie, 38 % ont des cauchemars et 21 % souffrent d'apnée du sommeil. Ce qui occasionne en journée un état de somnolence et des pertes de mémoire. Cette étude montre par ailleurs une corrélation entre troubles du sommeil et pathologies : 37 % des insomniaques souffrent du dos et des articulations, 21 % présentent une douleur chronique, 16,4 % des troubles de l'audition, et 14,3 % des troubles de l'équilibre. Enfin le syndrome d'apnée du sommeil est associé à une maladie du dos dans 47 % des cas, une maladie cardiaque dans 33,6 % des cas et à une douleur chronique pour 30 %.