Chez la souris, la différenciation sexuelle masculine est provoquée par un signal insulinique. Les scientifiques à l'origine de cette découverte (UT Southwestern Medical Center, Dallas) cherchent maintenant à vérifier que leur résultat sont transposables à l'humain. Si tel est le cas, cette découverte devrait faciliter la compréhension des mécanismes à l'origine de la formation des testicules et, pourquoi pas, la mise au point de traitements de l'infertilité. La voie de signalisation insulinique étant bien d'ores et déjà caractérisée, sa manipulation dans un but thérapeutique sera simple à mettre en œuvre, tout du moins d'un point de vue théorique.
Le gène Sry
Si la voie de signalisation qui conduit à la détermination du sexe masculin était jusqu'ici resté inconnue, le gène qui contrôle son déclenchement a été découvert il y a presque quinze ans : il s'agit du gène Sry, un des gènes portés par le chromosome Y. La formation des testicules ne peut avoir lieu si le gène Sry ne s'exprime pas.
Parada et coll. ont découvert que lorsque la voie de signalisation insulinique est altérée, la formation des testicules est inhibée, même en présence d'un version sauvage de Sry. Cette voie de signalisation est donc non seulement impliquée dans le métabolisme du glucose et dans la croissance cellulaire, mais aussi dans la détermination du sexe masculin.
Un aspect intéressant de cette découverte est que les protéines pseudo-insuliniques sont présentes non seulement chez les mammifères, mais aussi chez d'autres vertébrés et même chez les invertébrés : le rôle de la voie de signalisation insulinique dans la différentiation sexuelle masculine pourrait donc être un phénomène quasi universel.
« Nature », du 20 novembre 2203.
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