C'EST LA PREMIÈRE exposition du Comité d'histoire de la Ville de Paris, un nouvel organe scientifique qui regroupe, sous la présidence de Jean Favier, une quarantaine de chercheurs spécialistes de l'histoire parisienne, nommés (sur proposition) par le maire de la capitale.
Le thème des hôpitaux s'est imposé avec la publication à la fin de 2007 d'un ouvrage collectif de 400 pages, « Les maux et les soins, médecins et malades dans les hôpitaux parisiens au XIXe siècle », qui accompagne l'exposition. Celle-ci est organisée en quatre parties. Le visiteur commence par aborder l'architecture et l'aménagement des établissements, tant il est vrai qu'il n'y aura jamais eu autant de réalisations hospitalières à Paris qu'au cours du XIXe siècle. Notamment dans les nouveaux quartiers très peuplés du nord et de l'est de la capitale. Les formes conventuelles, très fréquentes sous l'Ancien Régime, sont abandonnées au profit d'une organisation pavillonnaire (avec ou sans liaison par des galeries) permettant de lutter contre la contagion. Tandis que le vieil Hôtel-Dieu est reconstruit à partir de 1866 dans le cadre d'un réaménagement d'Haussmann.
Côté organisation, l'ancien conseil général des hospices est remplacé en 1849 par l'administration générale de l'assistance publique. Les établissements se dotent de nouveaux services : contrôle des admissions et des sorties, blanchisserie, alimentation.
Parallèlement, le personnel hospitalier s'accroît (les effectifs de l'Assistance publique vont passer de 2 900 à plus de 20 000 entre 1849 et 1930) et vont changer de nature. Devançant la loi de 1905, l'Assistance publique met en route le processus de laïcisation dès 1880. De très nombreuses religieuses vont quitter les hôpitaux parisiens où elles servaient parfois depuis plusieurs siècles.
Dernière étape du parcours, la spécialisation des soins en raison du développement des techniques médicales. L'exposition insiste sur la création des hôpitaux pédiatriques et la naissance de la neuropsychiatrie autour de la figure du Pr Charcot. Et souligne la vocation sociale de l'hôpital aux prises avec les fléaux de la société : alcoolisme, accidents du travail, maladies vénériennes.
* Déjà présentée cet été à la mairie du 4e arrondissement.
Salle des fêtes de la mairie du 10e, 72, rue du Faubourg-Saint-Martin, du 11 octobre au 3 novembre, ouvert de 9 h 30 à 17 heures du lundi au vendredi, le samedi de 9 h 30 à 12 h 30, nocturne le jeudi jusqu'à 19 h 30.
Le livre est publié aux Éditions de la Maison des sciences de l'homme (45 euros).
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