LA DERNIÈRE FOIS qu’on l’avait vu, c’était il y a presque un an sur cette même scène de l’opéra de Marseille qui lui rendait un hommage appuyé en créant en France, en version originale anglaise, son chef-d’oeuvre lyrique, l’opéra « Maria Golovin », créé en 1958 à l’Exposition universelle de Bruxelles, puis repris à la Scala de Milan. C’est également à Marseille qu’avait eu lieu la création en langue française de cette oeuvre lors du festival d’opéra contemporain en 1971.
Il était apparu très fatigué, mais fier de son oeuvre, dont il était également le librettiste, et semblait peu concerné par le fait que le maire de Marseille ne se fût pas déplacé pour lui remettre la médaille d’honneur de la ville. Le public, lui, avait relevé l’affront et manifesté bruyamment ce manque d’intérêt pour un tel événement culturel.
Né à Cadegliano près du lac Majeur en Italie le 7 juillet 1911, dans une famille mélomane, il a composé très jeune un opéra pour marionnettes, « la Mort de Pierrot ». A 17 ans, alors élève au conservatoire Verdi de Milan, sur les conseils du chef d’orchestre Arturo Toscanini, il s’embarque pour les Etats-Unis afin d’étudier au Curtis Institute de Philadelphie. Il y rencontra celui qui sera son compagnon pendant de longues années, le compositeur Samuel Barber (1910-1981) et pour qui il écrira plus tard le livret de son opéra « Vanessa ».
Après quelques ratés, il gagne le succès public à Broadway avec des ouvrages en un acte, « le Médium » (1946), « le Téléphone » (1947) et « le Consul » (1950). En 1951, il compose un opéra pour enfants pour la télévision « Amahl et les visiteurs du soir » (1951), qui lui vaut un franc succès et est toujours repris au moment de Noël.
Auteur de 25 opéras, il fut aussi metteur en scène de ses oeuvres scéniques, mais aussi de « Pelléas et Mélisande », de Debussy, de « la Bohème », de Puccini (restée longtemps au répertoire de l’opéra de Paris et dans laquelle on a entendu les plus grands noms se succéder) ou de « Eugène Onéguine ».
Il a fondé, en 1958, le Festival des deux mondes à Spoleto, en Ombrie, au centre de l’Italie, et, en 1977, sa version américaine à Charleston. Il a été également directeur artistique de l’opéra de Rome de 1992 à 1994. Ses opéras « le Consul » (1950) et « The Saint of Bleecker Street » ont étés récompensés par le prix Pulitzer.
> O. B.
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