Singapour. La mère d'un neurologue a passé, il y a quelques mois, une coloscopie dans le cadre du bilan de troubles qui se sont révélés liés à un syndrome de l'intestin irritable.
Elle appelle son fils car elle est inquiète : ses selles sont noires et ont l'aspect du goudron. Il envisage un avis gastro-entérologique quand, dans la conversation, sa mère lui raconte le merveilleux dîner qu'elle a fait la veille au restaurant italien. Cela fait « tilt » : qu'a-t-elle mangé ? « Des pâtes à l'encre de calamar », répond-elle, ajoutant le mal qu'elle a eu à faire partir une tache sur son nouveau chemisier.
Le diagnostic est fait, comme il l'avait été quelques jours plus tôt chez un confrère qui avait pendant un moment cru à un cancer. Les années passent. Les souvenirs aussi. Jusqu'au jour où le neurologue partage avec un autre un plat de risotto à l'encre de calamar ; demi-portion qui suffit à rendre leurs selles noires et un peu goudronneuses. Le méléna, rappelle-t-il, est habituellement lié à une hémorragie gastro-intestinale. Dans le pseudo-méléna, les coupables sont en général le fer (selles plutôt verdâtres), les betteraves et la réglisse. L'encre de calamar est populaire dans la cuisine italienne et la cuisine asiatique depuis très longtemps.
« BMJ » du 15 octobre 2005, p. 881.
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