Un singe mort dans le Val-de-Marne

Un risque possible d’herpès simien

Publié le 18/09/2006
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LE MINISTERE de la Santé a lancé jeudi une alerte en région parisienne à la suite de la mort d’un singe abandonné le 13 septembre à la porte d’un vétérinaire à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne (94). Le singe de l’espèce magot, de petite taille et d’environ 2 kg, est décédé rapidement le jour même. Les autorités pensent que l’animal a pu être introduit en France, il y a environ un mois. Au moins 5 personnes auraient été en contact avec lui. Au vu de l’examen clinique, les experts de l’Institut de veille sanitaire ont conclu que deux risques étaient à considérer : la rage ou l’herpès simien, tous deux responsables de maladies graves chez l’homme.

Les analyses effectuées sur l’animal pour vérifier ces hypothèses sont négatives pour la recherche de la rage. Les examens recherchant un virus herpès simien, virus émergent à l’origine d’encéphalomyélites graves, sont toujours en cours et ne devraient être disponibles qu’à la fin de la semaine.

Une enquête visant à identifier l’ensemble des personnes qui auraient pu être en contact direct avec l’animal (par léchage, morsure ou griffure) dans les trois semaines précédant sa mort, a immédiatement été lancée. Ces personnes sont invitées à se faire connaître auprès de la Direction des affaires sanitaires et sociales (Ddass 94) du Val-de-Marne (01.49.81.86.92 ou 06.85.05.25.38) et à consulter un médecin. Un infectiologue est joignable au centre hospitalier de Villeneuve-Saint-Georges (au 06.82.14.65.14 ou par le standard de l’hôpital 01.43.86.20.00). Une consultation médicale spécifique sans rendez-vous y a été organisée le week-end dernier.

Il est en effet indispensable d’évaluer rapidement l’exposition précise et d’instituer, après un examen clinique, un éventuel traitement approprié contre le virus de l’herpès du singe ou contre les lésions présentes. Après une période d’incubation de trois jours à cinq semaines, les premiers symptômes sont la fièvre, des douleurs diffuses et une modification de sensibilité des extrémités. Une paralysie ascendante peut s’installer et aboutir, chez 89 % des sujets, à un tableau de méningo-encéphalite. La létalité est de 62 % (80 % en l’absence de traitement). Les risques de séquelles neurologiques graves sont importants. Le traitement repose sur le nettoyage en urgence des plaies et des zones de contact (avec de l’eau et du savon) et sur l’administration d’antiviraux pendant au moins trois semaines (aciclovir, valaciclovir ou ganciclovir).

A ce jour, 36 cas ont été documentés chez l’homme dans le monde. Toutes ces personnes travaillaient avec des singes et étaient originaires des Etats-Unis, du Canada ou du Royaume-Uni. En France, aucun cas humain n’a été décrit. L’importation des animaux y est strictement réglementée et la détention de singes interdite.

> Dr L. A.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8011